Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprimera devant l'Assemblée nationale française le 17 avril, dans le cadre d'une visite de 48 heures à Paris au cours de laquelle il rencontrera Emmanuel Macron, ont annoncé mardi le parlement français et Ottawa. L'allocution du chef de gouvernement libéral, en visite officielle en France, aura lieu à partir de 15 heures, selon l'ordre du jour de l'Assemblée diffusé mardi et confirmé par une source gouvernementale canadienne.
Justin Trudeau sera le premier chef de gouvernement canadien à se livrer à cet exercice auquel seule une vingtaine de responsables étrangers ont été conviés depuis le début de la Vème République, en 1958. Le dirigeant canadien, dont le pays préside cette année le G7, s'entretiendra avec le président français Emmanuel Macron la veille, le 16 avril. Selon une haut responsable canadienne, Emmanuel Macron et Justin Trudeau discuteront en particulier de commerce bilatéral, dans le contexte de l'Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l'Union européenne - entré "provisoirement" en vigueur en octobre - et d'environnement, avec la mise en oeuvre de l'Accord de Paris en toile de fond.
Justin Trudeau aura une "série de rencontres de haut niveau", il participera à une cérémonie aux Invalides et inaugurera la nouvelle ambassade du Canada à Paris, à deux pas du palais de l'Élysée. Il sera notamment accompagné de son ministre du Commerce international François-Philippe Champagne, a ajouté la source canadienne, précisant que le programme officiel sera diffusé mercredi. L'un des points forts de sa visite parisienne sera donc son allocution à l'Assemblée Nationale. Emmanuel Macron et Justin Trudeau se retrouveront ensuite au Canada pour le sommet du G7 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie et Canada) qui se tiendra les 8 et 9 juin à La Malbaie, au bord du fleuve Saint-Laurent, au Québec.
Depuis le début de l'actuelle législature, seul le président du Bundestag allemand, le conservateur Wolfgang Schäuble, a fait un discours devant les députés français, pour défendre une résolution commune avec l'Assemblée française en faveur d'un nouveau traité bilatéral, dit de l'Élysée. La faible affluence dans l'hémicycle, un lundi, avait alors fait des remous. Sous le précédent quinquennat, le dernier dirigeant à avoir eu les honneurs de l'hémicycle parisien avait été le roi Felipe VI d'Espagne, en juin 2015, après le président tunisien Moncef Marzouki, et le président italien Giorgio Napolitano. En 1993, Philippe Séguin, alors président de l'Assemblée nationale, avait inauguré avec le roi d'Espagne Juan Carlos la tradition d'inviter des chefs d'État ou de gouvernement étrangers à s'exprimer dans l'hémicycle. Jusque-là, seul le président américain Woodrow Wilson était venu à la tribune, en 1919.