Le président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, a annoncé mardi le report des élections alors que son mandat expire à la fin de l'année. Le chef de l'Etat, qui s'exprimait en marge d'un déplacement en Tanzanie, a expliqué qu'il fallait mieux préparer le pays à ces échéances. L'opposition accuse pour sa part Joseph Kabila, dont le mandat expire en décembre et auquel la Constitution ne permet pas de se représenter, de manœuvrer pour s'accrocher au pouvoir.
"Nous avons décidé de repousser les élections pour éviter d'exclure un très grand nombre de gens, pour la plupart de jeunes électeurs", a-t-il dit en anglais. "Jusqu'à dix millions d'électeurs non inscrits pourraient passer à côté de la chance de voter."
Intervention européenne ? Une manifestation de l'opposition a été violemment réprimée le 19 septembre dernier à Kinshasa, faisant plusieurs dizaines de morts selon différents bilans. Samedi, la commission nationale des élections a fait savoir qu'elle s'attendait à ce que le scrutin soit repoussé jusqu'en décembre 2018.
Joseph Kabila a accédé au pouvoir après l'assassinat de son père, Laurent-Désiré, en 2001. L'ancienne colonie belge n'a connu aucune transition pacifique du pouvoir depuis son indépendance, en 1960. A Paris, le ministère français des Affaires étrangères a appelé mardi l'Union européenne à "utiliser tous les moyens", y compris des sanctions, pour empêcher une dégradation de la situation politique en RDC.