La révolte qui secoue le Kazakhstan a fait des dizaines de morts et des milliers de blessés chez les manifestants, mais aussi dans les rangs de la police. Ce qui a mis le feu aux poudres, c'est la hausse du prix du gaz. Depuis dimanche, le régime autoritaire kazakh est débordé par la colère populaire dans ce pays qui est grand comme cinq fois la France. Les émeutiers ont pris d'assaut des bâtiments administratifs et même l'aéroport.
Devant la menace d'un chaos généralisé, le pouvoir a donc dû se résoudre à demander l'aide de son voisin russe. Un appel auquel a répondu le Kremlin dans le cadre de l'OTSC, un traité de sécurité collective appliqué entre les ex-républiques soviétiques restées proches de Moscou et de la Russie de Vladimir Poutine, le premier maître à bord de cette organisation.
Moscou envoie ses troupes
Depuis l'appel à l'aide du Kazakhstan, les Iliouchine 76, les gros porteurs de l'armée russe déversent blindés et soldats dans la république d'Asie centrale. Par ailleurs, des dizaines de BTR, des transports de troupes équipés de canons arrivent par la frontière terrestre. Ces hommes sont la colonne vertébrale de ce qui est appelé officiellement "force collective de maintien de la paix".
En réalité, il s'agit de soutenir l'armée locale pour maintenir en place le pouvoir, car la colère populaire et le mal exprimé sont profonds contre l'augmentation des prix de l'énergie, mais surtout contre le despotisme imposé depuis trente ans par la famille du premier président du pays, Noursoultan Nazarbaïev. L'homme a pris du recul, mais lui-même et son clan tirent toujours les ficelles, en particulier celle de l'appropriation des colossales richesses minières, pétrolières et gazières du pays.
Les Kazakhs ne veulent plus de ce système, au contraire de la Russie, qui a besoin de stabilité et d'éviter le mauvais exemple d'une révolte populaire qui l'emporterait.