Un bébé de six mois a succombé à ses blessures mardi au Kenya après avoir été frappé vendredi soir par la police à son domicile dans un bidonville de Kisumu alors que cette dernière réprimait des émeutes post-électorales, a annoncé le père de l'enfant.
Frappée à la tête. Samantha Pendo avait été admise à l'hôpital et se trouvait dans le coma depuis vendredi soir. Selon Joseph Abanja, le père de l'enfant, la police a lancé des grenades lacrymogènes dans leur maison avant de forcer la porte d'entrée puis de rouer de coups de bâtons son épouse et lui-même. Le bébé, qui se trouvait dans les bras de sa mère, a reçu un coup à la tête.
"Nous avons suivi l'ordre du gouvernement." "J'ai perdu ma fille il y a quelques instants, qu'elle repose en paix", a déclaré à l'AFP mardi Joseph Abanja. "Pourquoi devaient-ils nous frapper et blesser mon ange innocent ? Nous avions suivi l'ordre du gouvernement de voter et puis de rester chez nous. Pourquoi devaient-ils venir nous chercher dans nos maisons ?"
Samantha Pendo est devenue le visage de la brutalité de la répression des émeutes ayant suivi l'annonce de la réélection d'Uhuru Kenyatta, que l'opposant Raila Odinga estime entachée de fraudes, alors que les médias locaux ont rapporté des récits similaires de raids policiers dans des maisons. Dans un incident distinct, une fillette de neuf ans qui se trouvait au balcon de sa maison dans le bidonville de Mathare, à Nairobi, a été tuée par une balle perdue alors que la police tirait des coups de feu pour disperser les manifestants.