Rares sont les photographies qui le montrent énervé. Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un s'est mis en colère mardi dans un élevage de tortues qu'il estime mal géré, couvrant publiquement de réprimandes ses employés hébétés, a rapporté la presse officielle.
La ferme du père. Au cours de sa visite d'inspection de la ferme, qui produit des tortues pour la consommation humaine, le dirigeant coréen a "fortement critiqué les échecs de ses responsables qui mettent en lumière leur incompétence, leur façon de penser dépassée et leurs méthodes de travail irresponsables", a rapporté de son côté l'agence officielle KCNA. Kim a semble-t-il pris d'autant plus ombrage des médiocres performances de l'exploitation que la ferme a été créée à l'initiative de son père, Kim Jong-Il. "Les employés qui ne savent pas garder en mémoire les exploits (de Kim Jong-Il) en tant que dirigeant ne peuvent accomplir leur mission de responsables de la production", a ajouté Kim, selon des propos cités par KCNA.
Des visites fréquentes, des colères rares. Le Rodong Sinmun, journal du parti unique de Corée du Nord, a publié en première page une large photographie du dirigeant furibond, le doigt accusateur devant les bassins. Il s'agit d'une image rare car Kim Jong-Un est en général représenté souriant et encourageant les ouvriers des sites qu'il visite. Comme son père et son grand-père Kim Il-Sung, Kim Jong-Un se rend souvent dans des usines, des écoles, des fermes ou des casernes pour y dispenser son savoir. Chacun de ces déplacements est suivi par les médias d'Etat et les images qui en sont rapportées le montrent la plupart du temps souriant ou interrogateur, posant des questions aux ouvriers tout en leur prodiguant des conseils.
Les admonestations publiques comme celle des employés de la ferme mardi sont en revanche beaucoup plus rares et de funeste augure pour les employés. Selon l'agence de renseignement sud-coréenne (NIS), Kim Jong-Un a récemment "purgé" son ministre de la Défense Hyon Yong-Chol, et celui-ci aurait pu être exécuté. La NIS avait déjà annoncé en avril que le dirigeant de ce pays des plus hermétiques au monde avait ordonné le passage par les armes de 15 responsables, dont deux vice-ministres, pour avoir mis en cause son autorité.