Des combats opposaient dans la nuit de dimanche à lundi militaires irakiens et kurdes au sud de la ville de Kirkouk, après que les troupes fédérales ont progressé dans la province disputée.
De violents échanges de tirs. Peu avant, la télévision officielle avait annoncé que les troupes avaient repris "sans combat" aux Peshmergas de "larges zones" de la province. Des sources militaires des deux côtés ont rapporté de violents échanges de tirs de roquettes Katiousha au sud du chef-lieu de la province.
Le Premier ministre Haider al-Abadi, qui répète depuis plusieurs jours ne pas vouloir "mener une guerre" contre les Kurdes, avait "donné des ordres aux forces armées pour faire régner la sécurité à Kirkouk en collaboration avec les habitants et les Peshmergas", selon la télévision officielle. Dans la nuit, des combats ont toutefois éclaté, faisant plusieurs blessés parmi les Peshmergas qui ont été hospitalisés à Kirkouk, a indiqué une source au sein des services de sécurité locaux.
Le contrôle d'un aéroport et d'un accès aux ressources pétrolières en jeu. Les combats se concentrent sur la zone de Taza Khormatou, qui borde la ville de Kirkouk au sud. Elle est le verrou menant vers la base militaire "K1" et des champs pétrolifères plus au nord que les combattants kurdes avaient pris il y a trois ans, dans le chaos créé par la percée fulgurante du groupe État islamique (EI). À côté de "K1" se trouve une raffinerie à la lisière nord-ouest de Kirkouk. Les troupes irakiennes entendent également reprendre l'aéroport mitoyen. Les autorités d'Erbil ont assuré avoir toujours le contrôle de la base et de l'aéroport attenant.
Pas de combat selon le gouvernement irakien. Le gouvernement a indiqué que les troupes irakiennes avaient pour mission de "sécuriser les bases et les installations fédérales dans la province de Kirkouk". Haider al-Abadi a en outre précisé que les unités paramilitaires du Hachd al-Chaabi n'entreraient pas dans la ville de Kirkouk, où plusieurs manifestations dénonçant leur participation aux mouvements ont eu lieu.
Un appel à prendre les armes. Le gouverneur Najm Eddine Karim, limogé par Bagdad, mais qui refuse de quitter son poste, a appelé les habitants à prendre les armes pour défendre leur ville. Peu après, le vice-président kurde Kosrat Rassoul, qui se déplace avec des cohortes de Peshmergas, arrivait, en tenue militaire, à Kirkouk.
Une situation tendue. Ces combats interviennent après trois jours de face-à-face tendu entre troupes irakiennes et Peshmergas kurdes et après l'expiration d'un délai supplémentaire accordé à ces derniers pour se retirer. Depuis vendredi, les forces irakiennes avaient repris certaines bases désertées peu avant par les Peshmergas.