La banque centrale américaine (Fed) a diminué ses taux mercredi, pour la première fois depuis 2020, frappant fort avec une baisse d'un demi-point, vue comme un "début", au cours de la dernière réunion de l'institution avant l'élection présidentielle américaine du 5 novembre. Cette baisse des taux devrait redonner du pouvoir d'achat aux ménages américains, coincés entre forte inflation et coût élevé du crédit.
Et, bien que la Fed soit indépendante du pouvoir politique, à un mois et demi du duel entre la démocrate Kamala Harris et le républicain Donald Trump, sa décision pourrait donner un coup de pouce à l'actuelle vice-présidente de Joe Biden et fait grincer des dents dans le camp adverse.
Une mesure attendue
Les taux d'intérêt sont la clé de ce que l'on appelle le rêve américain : pouvoir s'acheter un appartement ou mieux une maison. C'est la première chose que les jeunes Américains veulent faire dès qu'ils ont un emploi stable ou qu'ils se marient. Un sondage effectué au printemps dernier montrait que plus des deux tiers d'entre eux considéraient ce rêve comme désormais inaccessible.
L'incertitude sur les taux d'intérêt a incité ceux qui sont déjà propriétaires à ne pas mettre leurs biens en vente, ce qui a fait grimper les prix à un niveau jugé inacceptable par 99% des personnes interrogées. Mais les conséquences vont au-delà de se loger puisque aux États-Unis posséder un bien immobilier et en avoir régulièrement à quitter les traites permet d'emprunter à un taux plus favorable dans d'autres domaines, comme l'achat d'une voiture.
Les taux d'intérêt affectent également les arriérés sur carte de crédit, qui sont en moyenne de 9.000 dollars par foyer. Leur baisse à 47 jours de l'élection, même si elle n'a pas d'effet immédiat, pourrait adoucir le mécontentement des Américains à l'égard de la politique économique de leur gouvernement.