Le ministre belge de la Justice Koen Geens a confirmé mercredi soir que l'un des auteurs des attentats de Bruxelles avait été renvoyé cet été par les autorités turques qui le détenaient mais a précisé qu'Ibrahim El Bakraoui avait été renvoyé vers les Pays-Bas, et non pas extradé vers la Belgique.
Accusée par la Turquie. "Il n'y a certainement pas eu d'extradition" vers la Belgique, a-t-il dit à la chaîne de télévision néerlandophone VRT. La présidence turque avait déclaré plus tôt dans la journée qu'Ibrahim El Bakraoui, qui s'est fait exploser mardi matin à l'aéroport de Bruxelles-Zaventem, avait été arrêté en juin dernier en Turquie puis expulsé mais que les autorités belges l'avaient par la suite jugé "sans lien avec le terrorisme" et relâché. Pour l'heure, c'est donc parole contre parole.
Une libération à mi-peine. En Belgique, Ibrahim El Bakraoui n’était connu que pour des faits de grand banditisme. Il avait été condamné à dix ans de prison mais libéré à la moitié de sa peine, sous conditions. Des conditions très souples puisqu'il avait le droit de voyager un mois à l’étranger. En juin dernier, il ne s’est pas présenté à son rendez-vous mensuel avec la justice belge. A ce moment-là, il était en fait en Turquie, à la frontière avec la Syrie, où il a été arrêté. Le 14 juillet 2015, la Turquie l'a expulsé de son territoire.
Expulsé vers les Pays-Bas ? C’est là que tout devient confus. Les Turcs affirment avoir arrêté Ibrahim El Bakraoui puis renvoyé en Belgique. De leur côté, les Belges affirment que le kamikaze de l'aéroport de Bruxelles a été expulsé vers les Pays-Bas. Les services de police et de renseignement hollandais sont en train de faire des recherches dans leurs fichiers pour confirmer ou infirmer cette information.
Ce n’est pas la première fois que la Turquie accuse les pays européens de ne pas l’écouter. Elle l’avait déjà fait avec la France à propos d’un des terroristes du 13 novembre.