Un tribunal bulgare a ordonné mardi, comme prévu, la remise à la France de Mourad Hamyd, beau-frère de l'un des auteurs de l'attentat contre Charlie Hebdo, Chérif Kouachi, soupçonné d'avoir voulu rejoindre les rangs djihadistes en Syrie. Mourad Hamyd, 20 ans, avait été arrêté après avoir tenté d'entrer en Turquie. La décision est en conséquence définitive et le transfert devrait intervenir dans les sept jours, a souligné la cour de Sofia.
Le Français, qui nie les faits qui lui sont reprochés, avait accepté le 10 août d'être extradé. "Il y a un mandat d'arrêt valable, Mourad Hamyd souhaite rentrer en France, il n'y a aucun obstacle juridique", avait alors déclaré Dragomir Alexandrov, son avocat commis d'office en Bulgarie. Mourad Hamyd doit répondre en France d'"association de malfaiteurs en vue de préparation d'actes de terrorisme", selon un mandat d'arrêt européen émis par la justice française. Ce délit est passible de dix ans de prison.
Une disparition signalée par sa famille. Arrivé en Bulgarie le 26 juillet, l'homme avait tenté de se rendre en Turquie deux jours plus tard mais en avait été refoulé, s'y trouvant sous le coup d'une interdiction de territoire. Il avait alors été interpellé par la police bulgare. Son trajet "correspond à celui habituellement emprunté par les volontaires djihadistes voulant rejoindre l'Etat Islamique en Syrie ou en Irak", relève le mandat d'arrêt français. "Les premières exploitations de son ordinateur mettent en exergue qu'il avait consulté à de nombreuses reprises et récemment des sites à consonance djihadiste et en rapport avec la Syrie", souligne par ailleurs ce document.
La disparition du jeune homme avait été signalée début juillet au commissariat de Charleville-Mézières, dans les Ardennes, par l'une de ses sœurs, inquiète de voir qu'il avait emporté toutes ses affaires. Mourad Hamyd, dont une autre soeur avait épousé Chérif Kouachi, l'un des auteurs du massacre de Charlie Hebdo, a affirmé aux enquêteurs bulgares avoir seulement voulu faire du "tourisme" et n'entretenir "aucun lien" avec l'organisation Etat islamique.
En janvier 2015, il avait été placé en garde à vue pendant 48 heures en France au lendemain de l'attentat contre l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, qui avait fait 12 morts, avant d'être relâché sans qu'aucune charge ne soit retenue contre lui.