La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a demandé mercredi à la Russie d'administrer "des soins appropriés" au cinéaste ukrainien emprisonné Oleg Sentsov, en grève de la faim depuis plus de deux mois.
"La Cour a décidé d'appliquer une mesure provisoire et d'indiquer au gouvernement russe que Oleg Sentsov devrait sans tarder recevoir, au sein d'un établissement médical, des soins médicaux adaptés à son état", indique, dans un communiqué, la CEDH, qui, par ailleurs, appelle le cinéaste à "mettre fin à sa grève de la faim et à accepter tous les soins vitaux qui seraient proposés".
Des "mesures d'urgence". La cour basée à Strasbourg a précisé avoir été saisie mardi par l'avocat d'Oleg Sentsov "d'une demande concernant les soins médicaux de ce dernier". Les mesures provisoires de la CEDH sont des "mesures d'urgence qui (...) ne s'appliquent qu'en cas de risque imminent de dommages irréparables". Mais elles ne présagent pas des décisions à venir de la cour sur la recevabilité ou le fond de l'affaire.
Une grève de la faim entamée le 14 mai. Avec cet appel, les avocats de Oleg Sentsov "avaient comme intention d'attirer l'attention de la CEDH" sur le cas du cinéaste ukrainien, a déclaré sur Facebook son avocat Pavel Chikov. Opposé à l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014, Oleg Sentsov, 42 ans, a été condamné à 20 ans de camp pour "terrorisme" et "trafic d'armes" à l'issue d'un procès qualifié de "stalinien" par Amnesty International. Il a entamé une grève de la faim le 14 mai pour exiger la libération de tous les "prisonniers politiques" ukrainiens détenus en Russie. Le Conseil de l'Europe, le G7, mais aussi de nombreuses personnalités, cinéastes et intellectuels, ont appelé à la libération de Oleg Sentsov.