La Centrafrique attend le pape dans la joie et l'inquiétude sécuritaire

© GIUSEPPE CACACE / POOL / AFP
  • Copié
CC avec AFP
En Centrafrique, le pape entame le volet le plus risqué de son voyage en Afrique.

Le pape François entame dimanche la troisième étape, la plus risquée de son voyage en Afrique, en se rendant à Bangui en proie aux violences inter religieuses pour y porter un message de paix et de réconciliation.

Les services secrets français lui ont déconseillé de venir. L'opportunité de maintenir ou non la visite, alors que la situation n'est pas du tout apaisée dans la capitale centrafricaine entre miliciens Séléka (majoritairement musulmans) et anti-Balaka (chrétiens), à quelques semaines de la date prévue des élections, a été beaucoup discutée.  Les services secrets français ont clairement déconseillé au pape d'accomplir un programme qui le fait visiter plusieurs lieux à risque. Mais François a fait savoir qu'il ne comptait rien annuler.  "Bangui est une petite ville (...). En cas de mouvement de foule, ça sera très difficilement gérable", s'inquiétait samedi une source diplomatique sous couvert d'anonymat.

Il veut contribuer à "un avenir plus serein" pour le pays. De nombreux Centrafricains de province, Congolais et Camerounais sont attendus dans la capitale de la Centrafrique pour y rencontrer le pape. Avant son départ pour l'Afrique, François avait envoyé un message vidéo aux Centrafricains, réaffirmant son intention de contribuer à "un avenir plus serein pour la Centrafrique". Dans son message vidéo, le pape avait rappelé qu'il ouvrirait en Centrafrique "un peu en avance" l'Année jubilaire de la miséricorde - une "Année sainte" proclamée par François. Le pape doit ouvrir dans la cathédrale de Bangui une porte sainte. Il s'agit d'un geste symbolique traditionnel dans les Jubilés: les croyants, en franchissant une porte sainte en pèlerinage, obtiennent le pardon de leurs péchés.

Le Jubilé doit être inauguré le 8 décembre à Rome mais le pape a décidé d'ouvrir cette porte à Bangui 10 jours avant, dans un geste pour l'Afrique souffrant de nombreux conflits.