La Chine a bloqué des dizaines de comptes en ligne diffusant informations et ragots sur la vie privée des stars, les autorités les accusant de "séduire les bas instincts du public". Cet avis aux paparazzis en herbe intervient après le lancement le 1er juin en Chine d'une loi sur la cybersécurité. Celle-ci ambitionne de protéger les réseaux chinois et les informations personnelles des utilisateurs. Mais elle interdit également la publication de nombreuses informations. Au moins 60 comptes de réseaux sociaux qui publient des articles ou des photos volées de célébrités chinoises ont été bloqués, selon le Bureau du cyberespace de Pékin.
"Empêcher l'exagération des scandales sexuels". Les autorités ont sommé plusieurs entreprises de l'Internet de respecter une disposition de la nouvelle loi imposant de ne pas "utiliser Internet pour nuire à la réputation, à la vie privée et aux droits de la propriété intellectuelle d'autrui". Ces géants chinois du web, dont Baidu et Tencent, doivent "prendre des mesures concrètes pour empêcher l'exagération des scandales sexuels impliquant des célébrités, l'exhibition de leur train de vie ostentatoire, la vulgarité et la séduction des bas instincts du public", a indiqué le bureau mercredi.
Des réactions contrastées. Parmi les victimes figurent les comptes populaires "Zhuo Wei, premier paparazzi de Chine" et "Détective Zhao Wu'er", dont les auteurs prennent en filature des stars et révèlent leurs infidélités ou leurs enfants cachés, souvent photos à l'appui. Sur l'Internet chinois, cette campagne suscitait des réactions contrastées. "La main du gouvernement s'étend trop loin", déplorait un utilisateur du site de microblog Weibo. "Je ne vais pas verser une larme pour ces blogs vulgaires", notait cependant un autre. La Chine dispose d'un vaste système permettant un contrôle drastique des contenus diffusés sur Internet, et les restrictions à la liberté d'expression ont augmenté depuis l'arrivée au pouvoir du président Xi Jinping en 2012.