La Chine a mis à flot mercredi son deuxième porte-avions, le premier entièrement conçu et réalisé dans le pays, au moment où le géant asiatique investit massivement dans ses forces armées, à l'appui de son statut de grande puissance capable de rivaliser avec les États-Unis.
Le premier porte-avions "indigène" chinois. Bouteille de champagne frappant la coque et rubans rouges claquant au vent, le navire, qui n'a pas encore de nom, a été mis à flot aux chantiers navals de Dalian (nord-est), a annoncé l'agence de presse Chine nouvelle.
"La construction d'un premier porte-avions indigène en Chine est sans nul doute un événement historique puisqu'elle hisse la Chine au rang des quelques puissances militaires mondiales en mesure de le faire, aux côtés des États-Unis, de la Russie, du Royaume-Uni, de la France, de l'Italie et de l'Espagne", observe Juliette Genevaz, spécialiste de la Chine à l'Institut de recherche stratégique de l'Ecole militaire française.
"Bond technologique". "On peut parler de bond technologique parce qu'il est très probable qu'il s'agisse du premier d'une série de porte-avions indigènes", remarque-t-elle.
Pékin dispose déjà d'un porte-avions, le Liaoning, dont la coque avait été produite dans l'ex-URSS il y a plus d'un quart de siècle. Le Liaoning, mis officiellement en service en 2012, a seulement effectué à la fin de l'an dernier ses premiers exercices à tirs réels et sa première sortie dans le Pacifique.
Date de mise en service inconnue. Chine nouvelle n'a pas précisé la date prévue pour la mise en service du nouveau bâtiment. Il faudra compter environ deux ans pour que le bateau soit entièrement équipé et fasse ses premiers essais véritables en mer, prévoit Juliette Genevaz.
Le navire sera à propulsion conventionnelle, et non nucléaire, et transportera notamment des Shenyang J-15, un avion de combat de l'aéronavale chinoise, avait précisé le ministère de la Défense en annonçant la construction du bâtiment en décembre 2015.