Le président américain Donald Trump a directement accusé mercredi la Chine de vouloir l'empêcher de remporter les élections parlementaires à venir en raison de sa fermeté sur les questions commerciales. Washinton et Pékin sont engagés depuis plusieurs mois dans une surenchère de droits de douane déclenchée par Donald Trump qui réclame une plus grande ouverture du marché chinois au "made in USA".
"Malheureusement, nous avons découvert que la Chine essaye d'interférer dans les élections de novembre 2018 contre mon administration", a-t-il déclaré devant le Conseil de sécurité de l'ONU. "Ils ne veulent pas que je gagne, ou que nous gagnons, parce que je suis le premier président à défier la Chine sur les échanges", a-t-il ajouté. Donald Trump, qui redoute une sévère défaite des républicains au Congrès lors des élections du 6 novembre, avait déjà accusé mi-septembre Pékin de tenter de le fragiliser politiquement en s'attaquant aux biens originaires d'États où l'électorat lui est traditionnellement fidèle.
La Chine dément. Face à ces accusations, la Chine a affirmé avoir "toujours respecté le principe de non-ingérence dans les affaires internes d'un pays", selon le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, lors de la même réunion. Et d'insister : "nous rejetons les accusations proférées contre la Chine et demandons aux autres pays de respecter la Charte des Nations unies et de ne pas s'ingérer dans nos affaires internes". Mi-septembre, la Chine avait déjà vigoureusement démenti toute "ingérence", exigeant plus de "respect" des États-Unis.
Mardi, lors de son discours à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU, le président américain a une nouvelle exigé des échanges commerciaux "justes et équilibrés", martelant que le déséquilibre commercial avec Pékin ne pouvait être "toléré". Au même moment, la Chine jugeait impossible de poursuivre les négociations commerciales avec les États-Unis en ayant "le couteau sous la gorge".
La guerre commerciale entre les deux pays s'est aggravée lundi avec l'entrée en vigueur de tarifs douaniers supplémentaires de 10% sur des biens chinois représentant 200 milliards de dollars d'importations annuelles.