Le Vatican et la Chine communiste n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1951. Mais les dirigeants chinois ont toutefois envoyé une délégation au siège de la papauté, dans le cadre d'un sommet sur le trafic d'organes. Depuis son élection en 2013, le pape François cherche à se rapprocher du gouvernement chinois, espérant rétablir le lien avec la douzaine de millions de catholiques de Chine.
"Église souterraine". Une "Association patriotique" existe parallèlement à une Eglise dite souterraine, dont les prêtres ne sont pas reconnus par Pékin. La Chine redoute l'émergence de contre-pouvoirs, notamment religieux.
Huang Jiefu, ancien vice-ministre chinois de la Santé et chef du Comité chinois du don d'organes, présentera lors du sommet, qui a lieu mardi et mercredi, "la perspective chinoise sur la gestion des organes", a indiqué mardi le quotidien Global Times, proche du pouvoir communiste. Interrogé mardi pour savoir si Huang Jiefu allait rencontrer des responsables officiels du Vatican, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères n'a donné aucun détail.
Les deux parties "maintiennent un canal de communication". "Sa présence à ce sommet n'a aucun lien avec le développement des relations entre la Chine et le Vatican", a assuré Lu Kang lors d'un point presse régulier. "La Chine et le Vatican maintiennent actuellement un canal de communication et de dialogue fluide et efficace", a-t-il cependant souligné.
Des émissaires chinois se sont rendus plusieurs fois au Saint-Siège ces derniers mois pour tenter de résoudre l'épineuse question de la nomination des évêques, au coeur du différend bilatéral.
La Chine se rapproche des positions de l'OMS. Si la Chine a été invitée au sommet du Vatican sur le don d'organes, c'est qu'elle montre désormais une approche en phase avec celle de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a justifié Francis Delmonico, membre de l'Académie pontificale des sciences, cité par le journal pro-gouvernemental Global Times.
Le 1er janvier 2015, la Chine a officiellement mis fin à l'utilisation d'organes prélevés sur des condamnés à mort après leur décès. Cette pratique était fermement dénoncée par des organisations de défense des droits de l'homme. Le trafic reste cependant fréquent dans le pays, qui souffre d'une pénurie de donneurs. En 2015, seuls 2.766 prélèvements d'organes ont été réalisés dans le pays, selon le Global Times, qui cite des chiffres officiels.