La Chine va dépêcher vendredi en Corée du Nord un "représentant spécial" du président Xi Jinping, a annoncé mercredi l'agence étatique Chine nouvelle, alors que les relations entre Pékin et Pyongyang ont été mises à mal par le programme nucléaire et balistique nord-coréen.
Des relations tendues. Song Tao, responsable du "bureau de liaison international" du Parti communiste (PCC), est chargé d'informer Pyongyang des développements liés au congrès quinquennal du PCC, qui a reconduit mi-octobre Xi Jinping à la tête du régime, a précisé Chine nouvelle, sans plus de détails.
Cette annonce intervient alors que Donald Trump a achevé mardi un voyage de 12 jours à travers l'Asie, destiné notamment à accentuer la pression face aux ambitions nucléaires nord-coréennes - une tournée qualifiée de "va-t-en-guerre" par Pyongyang.
Un allié encombrant. Lors de sa visite en Chine la semaine dernière, l'hôte de la Maison-Blanche avait cependant exhorté Xi Jinping à faire monter encore davantage la pression sur son turbulent voisin, qui a procédé début septembre à un nouvel essai nucléaire. "La Chine peut régler ce problème facilement et rapidement", avait affirmé Donald Trump, debout au côté de son homologue chinois. Il avait par la suite assuré, dans un tweet, que Xi Jinping avait accepté de "durcir les sanctions", sans autres précisions. Depuis, la Chine n'a cependant pas annoncé de nouvelles mesures.
Déjà des sanctions appliquées. Pékin, principal soutien diplomatique et économique de la Corée du Nord, a approuvé et appliqué plusieurs trains de sanctions internationales contre le pays adoptés par le Conseil de sécurité de l'ONU, sabrant notamment ses achats de charbon et de minerai nord-coréens. En conformité avec la dernière batterie de sanctions onusiennes, Pékin avait déjà sommé fin septembre les entreprises nord-coréennes établies en Chine de cesser leur activité d'ici janvier. Dans le même cadre, la Chine s'est également engagée à limiter drastiquement ses exportations de produits pétroliers raffinés.
Proposition d'un "double moratoire". Mais pour Washington, le géant asiatique - destinataire de la quasi-totalité des exportations nord-coréennes et fournisseur de pétrole au régime stalinien - peut en faire davantage pour enrayer les progrès des programmes nucléaire et balistique de Pyongyang. À l'unisson avec la Russie, la Chine propose par ailleurs un "double moratoire" : l'arrêt simultané des essais balistiques et nucléaires de Pyongyang et des manœuvres militaires américano-sud-coréennes.