Un musée dédié à l'ancien baron de la drogue Pablo Escobar, appartenant à son frère et visité par des touristes étrangers, a été fermé par la Ville de Medellin en Colombie, a annoncé jeudi la municipalité.
Une des attractions des "narco-tours". Ce site, qui ne disposait pas des autorisations légales, exposait, entre autres excentricités, d'anciennes voitures et motos du "capo" de la cocaïne, et même une fausse cloison derrière laquelle il se dissimulait. Il était géré par Roberto Escobar alias "El Osito" (L'Ourson), frère de l'ex-chef du cartel de Medellin, deuxième ville de Colombie. Située dans le quartier chic de Las Palmas, la maison faisait partie des attractions des "narco-tours", avec l'immeuble Monaco, ancienne propriété de Pablo Escobar, et le cimetière Montesacro, où il est enterré. Chef d'un puissant empire du crime et du narco-terrorisme, Pablo Escobar a été l'un des hommes les plus riches du monde, selon le magazine Forbes. Il a été abattu par la police en 1993.
"Suspension temporaire". Le musée a été fermé mercredi lors d'une opération conjointe de la mairie de Medellin, du vice-ministère du Tourisme et du service des migrations. La mairie a indiqué que le musée ne disposait pas des autorisations nécessaires aux services touristiques et commerciaux, et qu'elle a donc procédé à "la suspension temporaire de l'activité de cet établissement".
Selon le secrétariat à la sécurité de la ville, au moins sept étrangers se trouvaient sur les lieux au moment de l'inspection. Ce service a précisé que les touristes payaient 90.000 pesos (environ 30 dollars) l'entrée et 106.000 (près de 35 dollars) le tour complet.
"L'Ourson" va rouvrir une fois les documents en règle. "Je ne voudrais pas que les gens viennent dans notre ville, dans notre pays, pour faire l'apologie du crime. Et encore moins que s'enrichissent ceux qui ont fait le plus de mal au pays", a déclaré à la presse le maire de Medellin, Federico Gutierrez Zuluaga. De son côté, "L'Ourson" a affirmé qu'il ne faisait pas payer l'entrée et qu'il n'y avait que deux touristes présents lors de l'inspection. "Les gens venaient à ma maison, se prenaient en photo avec moi et déposaient un don dans une tirelire, dont la clé n'est détenue que par un prêtre qui venait chercher l'argent pour acheter de la nourriture à des petits vieux que nous avons récupérés dans la rue", a-t-il assuré. Il a indiqué qu'il rouvrirait le musée dès que les documents seraient en règle.