La conférence internationale prévue fin mai à Paris pour tenter de relancer le processus de paix israélo-palestinien aura finalement lieu le 3 juin "afin que tous puissent y participer", a annoncé jeudi le chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault, à Bruxelles.
"Une situation de crise particulièrement inquiétante". "Nous sommes dans une situation de crise particulièrement inquiétante, la situation sur le terrain se dégrade chaque jour", a estimé le ministre français, qui s'est entretenu, en marge d'une réunion de l'Otan, avec le secrétaire d'Etat américain John Kerry. Celui-ci, qui avait tenté de relancer le processus de paix au Proche-Orient en 2014 mais qui avait échoué, a confirmé qu'il participerait à la conférence de Paris. "Je lui ai dit (à Jean-Marc Ayrault) que je serai là", a déclaré John Kerry lors d'une conférence de presse au siège de l'Otan à Bruxelles.
"Cette conférence, à laquelle participeront notamment les membres du Quartet ainsi que plusieurs partenaires européens et arabes, sera l'occasion de réaffirmer la mobilisation de la communauté internationale en faveur de la solution des deux Etats, et d'identifier les moyens d'aider Israéliens et Palestiniens à retrouver le chemin de la paix", a précisé Jean-Marc Ayrault dans une déclaration publié par le Quai d'Orsay. "Je me réjouis de recevoir mes homologues pour cette étape importante dans la recherche d'une paix juste et durable au Proche-Orient", a ajouté le chef de la diplomatie française.
Avec une vingtaine de pays, l'UE, l'ONU, mais sans Israël et la Palestine. A l'initiative de la France, cette réunion doit rassembler une vingtaine de pays, plus l'UE et l'ONU, mais sans les Israéliens ni les Palestiniens. Elle doit permettre de préparer, en cas de succès, un deuxième sommet international, prévu au deuxième semestre 2016, en présence cette fois des dirigeants israélien et palestinien.
Netanyahu met en doute l'"impartialité" française. Jean-Marc Ayrault s'est heurté dimanche à Jérusalem à de vives objections sur cette initiative de la part du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui a mis en doute l'"impartialité" française en brandissant un récent vote de la France à l'Unesco. A l'initiative de plusieurs pays arabes, le conseil exécutif de l'Unesco a adopté mi-avril, avec la voix de la France, une décision sur la "Palestine occupée" visant à "sauvegarder le patrimoine culturel palestinien et le caractère distinctif de Jérusalem-Est", la partie arabe de la Ville sainte annexée par Israël. Benjamin Netanyahu a condamné un texte "absurde", qui "ignore le lien historique unique entre le judaïsme et le mont du Temple".