La Corée du Nord a dévoilé samedi un missile balistique intercontinental géant lors d'un imposant défilé militaire, démonstration de force du régime face au Covid-19 également, le président Kim Jong Un assurant à une foule non masquée qu'aucun cas n'était recensé dans le pays.
Le missile balistique intercontinental (ICBM), posé sur un tracteur-érecteur-lanceur, qui ne comptait pas moins de 11 essieux, a paradé sur la place Kim Il Sung - du nom du fondateur du régime-, que surplombait la tribune du dirigeant nord-coréen, selon la chaîne de télévision d'Etat KCTV. Il s'agit du "plus gros missile mobile à combustion liquide jamais vu à ce jour", a tweeté Akit Panda, de la Federation of American Scientists, une ONG scrutant les risques liés au nucléaire.
"Nous continuerons à renforcer notre armée"
Le défilé était organisé à l'occasion du 75e anniversaire de la fondation du Parti des travailleurs, au pouvoir dans le pays doté de l'arme nucléaire. "Nous continuerons à renforcer notre armée, à des fins d'autodéfense et de dissuasion", a lancé à la foule le leader nord-coréen en costume gris, dans un discours retransmis en différé par la télévision d'Etat. "Si vous n'avez pas la force, vous devrez essuyer les larmes et le sang qui couleront de vos deux poings serrés", a-t-il ajouté.
L'ICBM a été précédé d'un Pukguksong-4a, nouveau missile mer-sol lancé par sous-marin qui confèrerait une nouvelle dimension à l'arsenal militaire du régime nord-coréen. Selon l'état-major sud-coréen, le défilé militaire s'est déroulé tôt samedi matin, plusieurs heures avant sa diffusion à la télévision, et a été "attentivement" suivi par les services de renseignement sud-coréens et américains. Fin décembre, le leader nord-coréen avait menacé de présenter une "nouvelle arme stratégique" mais certains experts pensent que Pyongyang n'a pas l'intention d'irriter la Maison-Blanche avant la présidentielle américaine.