La Corée du Nord prépare une seconde tentative d'essai de tir de missile à moyenne portée, après l'échec cinglant d'un premier lancement voici dix jours, a rapporté mardi la presse sud-coréenne. Un tel tir constituerait un nouveau défi envers la communauté internationale alors que les résolutions des Nations unies font interdiction à la Corée du Nord de mener tout programme balistique ou nucléaire.
Jusqu'à 4.000 km de portée. La semaine dernière, le Conseil de sécurité de l'ONU avait condamné un essai de tir de missile balistique à partir d'un sous-marin. D'après l'agence sud-coréenne Yonhap, qui cite des sources gouvernementales non identifiées, l'armée sud-coréenne "capte des signaux qui montrent que la Corée du Nord va vraisemblablement lancer un missile Musudan dans un avenir proche". Le missile Musudan aurait une portée située de 2.500 à 4.000 kilomètres, ce qui rendrait vulnérable dans l'hypothèse basse la Corée du Sud et le Japon et dans l'hypothèse haute l'île américaine de Guam, dans le Pacifique, où se trouve une base militaire.
"Prêt au lancement". Aucun essai en vol réussi de ce missile n'a jamais été réalisé. Le 15 avril, un tir s'était soldé par un échec qualifié de "catastrophique" par le Pentagone. L'engin avait apparemment explosé au bout de quelques secondes. Selon Yonhap, la Corée du Nord avait alors préparé deux missiles Musudan pour ce test mais avait annulé le second tir après l'échec du premier. "Le missile restant semble désormais prêt au lancement", a dit une des sources de Yonhap.
Inquiétude. Le ministère sud-coréen de la Défense s'est refusé à confirmer ces informations. Celles-ci sont publiées alors que les inquiétudes vont croissant quant à la possibilité que la Corée du Nord procède à son cinquième essai nucléaire avant un congrès rarissime du Parti communiste prévu début mai. Ce congrès, le premier du genre en 36 ans, pourrait être l'occasion pour le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un de vanter les progrès des programmes nucléaire et balistique de son pays.