C'est une victoire emblématique pour les militants de l'IVG. Lundi, la Cour suprême des Etats-Unis a rendu une décision majeure réaffirmant avec force le droit des femmes à se faire avorter, après qu'un nombre croissant d'Etats américains ont pris des mesures restreignant l'interruption volontaire de grossesse.
"Un faux prétexte". La haute cour a jugé illégale une loi de 2013 au Texas qui impose aux cliniques pratiquant des avortements de posséder un plateau chirurgical digne d'un milieu hospitalier. La loi oblige par ailleurs les médecins avorteurs à disposer d'un droit d'admission de leurs patientes dans un hôpital local. Les rédacteurs de ce texte le justifient au nom de la santé des femmes, affirmant œuvrer à minimiser pour elles les risques sanitaires. Mais pour les défenseurs de l'IVG, il s'agit d'un faux prétexte pour limiter les avortements. De fait, ces règles draconiennes ont forcé la fermeture en deux ans de dizaines de centres d'IVG au Texas.
Se faire avorter de plus en plus compliqué. La décision rendue lundi par la Cour suprême dépasse très largement les frontières texanes car se faire avorter aux Etats-Unis est, dans les faits, de plus en plus compliqué pour des millions de femmes. Les quatre juges progressistes de la haute cour ont logiquement voté contre la loi texane, rejoint par le juge conservateur modéré Anthony Kennedy. La Cour suprême siège à huit juges au lieu de neuf depuis le décès en février du magistrat conservateur Antonin Scalia.