La crise humanitaire est "plus grave que jamais" à Raqqa, ville du nord de la Syrie d'où vient d'être chassé le groupe djihadiste État islamique (EI), a mis en garde mardi l'ONG Save the Children. Les Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance de combattants kurdes et arabes soutenue par les États-Unis, ont annoncé mardi avoir repris le "contrôle total" de Raqqa.
270.000 personnes ont fui les combats. L'ancienne place forte des djihadistes est tombée au terme de plusieurs mois de combats meurtriers et de bombardements ravageurs, qui ont entraîné la fuite de centaines de milliers de civils. "L'offensive militaire à Raqqa arrive peut-être à son terme, mais la crise humanitaire est plus grave que jamais", a déploré dans un communiqué la directrice de Save the Children pour la Syrie, Sonia Khush. "Quelque 270.000 personnes qui ont fui les combats à Raqqa ont toujours un besoin critique d'aide et les camps sont pleins à craquer", a ajouté l'ONG.
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Des investissements seront "nécessaires" pour reconstruire. La plupart des familles de Raqqa n'ont plus de maison, "et seront probablement coincées dans les camps pour des mois ou des années à venir", selon l'ONG, qui souligne également l'ampleur de la crise humanitaire dans la province voisine de Deir Ezzor, où des dizaines de milliers de civils sont toujours déplacés par les combats contre l'EI. À Raqqa, "des investissements substantiels" seront nécessaires pour reconstruire et assurer un retour des enfants dans les écoles, selon l'ONG. "Beaucoup (d'enfants) font des cauchemars, après avoir été témoin d'une violence horrible, et auront besoin d'un important soutien psychologique", ajoute l'organisation.