Raif Badawi, ce bloggeur condamné en novembre 2014 à 1.000 coups de fouet, est toujours emprisonné en Arabie Saoudite. Condamné à 10 ans de prison pour "insulte à l'islam", le sort de ce saoudien a ému de nombreuses organisations défendant les droits de l'homme. Mais à l'heure actuelle, Raif Badawi est toujours derrière les barreaux. "Je ne sais pas grand-chose depuis un certain temps. Avec 50 coups de fouet par semaine, c’est une mort au ralenti. Je suis très inquiète, j’ai très peur pour lui", a confié Ensaf Haidar, la femme du bloggeur saoudien, invitée vendredi matin sur Europe 1.
"Son état psychologique est très dégradé." "Concernant son état de santé, il ne va pas bien, son état psychologique est très dégradé", se désole la femme de Raif Badawi. "En prison, il est dans une grande salle avec 13 ou 14 autres personnes. C’est une vie ennuyeuse ou il ne se passe rien, l’alimentation est très mauvaise et ce n’est pas propre", a précisé Ensaf Haidar sur les conditions de détention de son mari.
Son "seul crime" est "d'avoir pris un crayon et d'écrire". Raif Badawi, emprisonné depuis 2012, défendait la liberté d'expression sur son site, le Liberal Saudi Network, fermé depuis par les autorités saoudiennes. "Le seul crime que Raif a commis, c’est d’avoir pris un crayon et d’écrire. Mon mari parle des droits de l’homme, des droits de la femme. Il a créé un site uniquement pour permettre aux gens de parler librement, de dialoguer", a déploré sa femme.
"J'espère qu'il pourra quitter l'Arabie Saoudite". "Honnêtement je ne sais pas comment il fait pour tenir. Il reçoit le soutien de beaucoup de personnes, c’est ça qui doit le faire tenir. Toutes ces marques de soutien lui remontent le moral, il sait qu’il n’est pas seul", soutient Ensaf Haidar. "J’espère qu’il sera libéré et qu’il pourra quitter l’Arabie Saoudite", conclut la femme de Raif Badawi. Malgré le soutien d'organisation non-gouvernementales, le royaume saoudien reste toujours sourd aux appels à la libération du bloggeur.
L'intégralité de l'interview d'Ensaf Haidar :