Deux destinations phares de l'été sur la sellette ? L'Espagne et le Portugal font face à une recrudescence inquiétante des cas de Covid-19 liés à la propagation du variant Delta. Si bien que le Portugal a remis en place un couvre-feu, tandis qu'en Espagne, la province de Catalogne resserre les restrictions notamment vis-à-vis des jeunes et des loisirs. En conséquence, Clément Beaune, le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, a appelé jeudi les Français à éviter de se rendre dans ces deux pays. Un coup dur pour l'économie touristique.
Alors que les touristes commençaient à revenir, l'économie espagnole pensait pouvoir relever la tête. Mais les déclarations de Clément Beaune ont douché une partie de ces espérances. L'information passe en boucle sur les radios espagnoles depuis jeudi matin. Mimo Agüero tient un bar de flamenco à Barcelone. Ses clients ne sont que des touristes. Elle espérait rouvrir enfin son commerce courant juillet ; ce ne sera sans doute pas le cas. "C'est évident que c'est un coup très fort pour l'économie de toute l'Espagne. Notre restaurant va sûrement souffrir des conséquences de cette décision", regrette-t-elle auprès d'Europe 1.
Un risque de quarantaine pour le retour en France ?
En revanche, sur la plage de Barcelone, les recommandations du gouvernement ne semblent pas perturber les vacanciers français déjà sur place. Déborah est venue en famille pour une semaine et ne compte pas modifier ses plans. "Ça ne change pas grand chose, on ne se sent pas spécialement stressé par le Covid-19. On s'est fait vacciner. On porte le masque. On évite aussi de trop se rapprocher des gens", explique-t-elle.
Ici, on craint désormais l'imposition d'une quarantaine en France au retour de l'Espagne, comme celle, par exemple, qu'appliquent déjà l'Allemagne à ceux qui reviennent du Portugal. Ce serait alors le coup de grâce pour l'été. Rappelons que la France est le premier pourvoyeur de touristes en Catalogne, le deuxième dans toute l'Espagne.
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Une annonce ambiguë
En France, les professionnels du tourisme accusent aussi le coup. Il faut dire que l'Espagne reste la première destination des Français hors Hexagone. Jean-Pierre Mas, le président des Entreprises du Voyage, dénonce une certaine ambiguïté. "Cette déclaration peut avoir des effets négatifs sur notre activité, il n'y a pas de doute. Elle va inciter les vacanciers à changer d'avis et à repousser leurs vacances, à changer de destination", regrette-t-il.
"Il y a un comité de défense qui décide des pays verts, orange et rouges pour les déplacements des Français. L'Espagne et le Portugal sont au vert. Alors si le Secrétaire d'Etat aux Affaires européennes a autorité pour changer la couleur d'un pays, il faut le dire et la changer", s'agace-t-il. "Mais on ne peut pas être dans une sorte d'ambiguïté qui dit d'un côté, vous pouvez aller en Espagne et au Portugal si vous êtes vaccinés ou si vous avez un test PCR négatif. Et d'un autre côté, je vous déconseille d'y aller. Il faut être cohérent."