La France ne cherche ni "l'isolement ni l'affaiblissement" de la Russie en Europe, a déclaré mardi le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, en visite à Moscou. "Nous ne cherchons ni l'isolement de la Russie du reste de l'Europe, ni son affaiblissement économique", a affirmé Jean-Yves Le Drian lors d'une conférence de presse commune avec le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. "Il faut d'abord se comprendre", a-t-il affirmé, appelant à plus de "pragmatisme" entre les deux pays. Avant l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron, "il manquait peut-être un esprit de confiance pour se comprendre mieux", a-t-il ajouté.
Un "processus consultatif permanent". "La confiance veut dire la franchise, et la franchise veut dire le respect", après une rencontre où les deux chefs de la diplomatie ont fait assaut d'amabilités, Jean-Yves Le Drian parlant de son "ami" Sergueï Lavrov. Un "processus consultatif permanent" sera créé entre Paris et Moscou sur des problématiques liées à la Libye et au Yémen, a annoncé de son côté Sergueï Lavrov. "Si nous sommes tous honnêtes, si nous avons tous pour but de lutter contre le terrorisme, nous avons tous les moyens pour empêcher que la situation se transforme en chaos", a-t-il affirmé en référence au conflit syrien.
Une invitation en France. "Nous partageons les mêmes responsabilités pour la paix", a répondu Jean-Yves Le Drian. La France et la Russie "ne souhaitent pas que le continent européen connaisse un accès d'instabilité", a affirmé Jean-Yves Le Drian, invitant son "ami" Sergueï Lavrov à Paris. Lors de sa rencontre à Versailles fin mai avec Vladimir Poutine, Emmanuel Macron avait proposé de renforcer le partenariat avec la Russie pour "gagner la guerre contre le terrorisme" en Syrie. S'il s'agit de la première visite en Russie du ministre français depuis qu'il a été nommé aux Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian s'est déjà rendu à Moscou pour rencontrer lorsqu'il était à la Défense, son homologue russe Sergueï Choïgou, qu'il a revu mardi.