Des documents classifiés américains, notamment liés à la guerre en Ukraine, ont fuité ce lundi soir. De quoi poser un risque "très grave" pour la sécurité nationale des Etats-Unis, a estimé le Pentagone ce lundi. Son porte-parole n'a pas voulu se prononcer sur leur authenticité.
L'apparente fuite de documents classifiés américains, notamment liés à l'Ukraine et qui semblent authentiques pour la plupart, pose un risque "très grave" pour la sécurité nationale des États-Unis , a estimé lundi le Pentagone. Le président Joe Biden a été informé de cette situation, qui semble susciter une inquiétude croissante auprès de son administration, "en fin de semaine dernière", a déclaré son porte-parole John Kirby. Parmi ces documents, dont la fuite en ligne a été révélée jeudi par le New York Times, l'un fait le point sur l'état du conflit en Ukraine début mars, d'autres évoquent la situation sur des fronts spécifiques, comme à Bakhmout, ou les cruciales défenses antiaériennes de Kiev.
Certains semblent aussi indiquer une collecte de renseignements opérée par les Etats-Unis et ciblant certains de leurs alliés. Un document mentionne par exemple que des dirigeants du Mossad, le service de renseignement israélien, auraient défendu les manifestations contre la controversée réforme du système judiciaire en Israël. L'AFP a consulté certains documents siglés "secret" ou "top secret", sans pouvoir confirmer leur authenticité. S'il n'a pas voulu se prononcer sur l'authenticité de ces documents, John Kirby, porte-parole du conseil de sécurité nationale rattaché à Joe Biden, a évoqué la préoccupation des autorités américaines. "Nous ne savons pas qui est responsable de cela. Et nous ne savons pas s'ils ont davantage (de documents) à poster" en ligne, a-t-il dit, avant d'ajouter: "Est-ce que c'est un sujet de préoccupation pour nous? Absolument."
"Alimenter la désinformation"
Le fait que ces documents circulent en ligne représente "un risque très grave pour la sécurité nationale et peut potentiellement alimenter la désinformation", a par ailleurs indiqué lundi à la presse un porte-parole du ministère américain de la Défense, Chris Meagher. "Nous continuons d'enquêter sur la façon dont cela est arrivé, ainsi que sur l'ampleur du problème. Des mesures ont été prises pour analyser plus avant la manière dont ce type d'information a été distribué et à qui", a-t-il ajouté. Le ministère de la Justice a ouvert une enquête pénale distincte.
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Le flot régulier de photographies de documents classifiés a été découvert sur Twitter, Telegram, Discord et autres plateformes ces derniers jours, bien que certains aient pu circuler en ligne pendant des semaines avant d'attirer l'attention médiatique. Beaucoup d'entre elles ne sont plus disponibles sur les sites où elles sont initialement apparues, et les autorités américaines travailleraient à ce qu'elles soient toutes retirées. Le ministre de la Défense lui-même, Lloyd Austin, n'a été informé du problème que le 6 avril au matin, jour où la fuite a été révélée, plus tard dans la journée, par le New York Times, a indiqué le porte-parole du Pentagone.
"Rassurer" les alliés
Des responsables américains ont pris contact avec les alliés de Washington à ce sujet, "y compris pour les rassurer sur notre engagement à protéger les renseignements et sur notre capacité à garantir nos partenariats", a assuré le porte-parole de la diplomatie américaine Vedant Patel. Les commissions parlementaires concernées ont été informées, avait plus tôt indiqué le Pentagone. Le porte-parole du ministère de la Défense, Chris Meagher, a affirmé qu'une équipe travaillait à déterminer si les documents étaient authentiques, et a noté qu'en tout état de cause, les photos diffusées semblaient contenir des informations sensibles. "Des photos semblent montrer des documents au format semblable à celui qui est utilisé pour fournir des mises à jour quotidiennes à nos hauts responsables des opérations liées à l'Ukraine et la Russie , ainsi que d'autres mises à jour de renseignement", a-t-il dit, mais certaines "semblent avoir été modifiées".
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Au moins un des documents semble en effet avoir été altéré pour laisser croire que l'Ukraine aurait subi des pertes plus importantes que la Russie, quand le supposé original disait l'inverse. Les conséquences de ces fuites pourraient être importantes, voire même mortelles pour les sources des renseignements américains. "La divulgation d'informations classifiées et sensibles peut non seulement avoir d'énormes conséquences pour notre sécurité nationale, mais aussi mener des personnes à la mort", a averti Chris Meagher.