La fusée tirée dimanche par la Corée du Nord semble plus puissante que celle de 2012 mais l'expertise nécessaire pour produire un missile balistique capable d'atteindre le territoire américain lui fait toujours défaut, ont déclaré mardi des responsables du ministère sud-coréen de la Défense.
Un tir unanimement condamné. La fusée, qui transportait un satellite d'observation de la terre, a été tirée dimanche matin et a atteint son orbite dix minutes plus tard, selon la télévision officielle nord-coréenne. Ce tir, qui viole de multiples résolutions des Nations unies quelques semaines après le quatrième essai nucléaire nord-coréen, a été largement condamné comme un test de missile balistique déguisé, avec en ligne de mire pour Pyongyang la mise au point d'armements capables de frapper le territoire américain.
Une portée de 12.000 km. D'après un responsable du ministère de la Défense sud-coréen qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat, l'engin lancé dimanche était similaire à la fusée Unha-3 tirée en décembre 2012. Mais sa portée a selon les estimations été poussée à 12.000 kilomètres, contre 10.000 kilomètres pour le modèle précédent. La fusée à trois étages a bien placé un objet en orbite mais il n'est pas encore confirmé qu'il s'agit d'un satellite qui fonctionne, a ajouté le responsable. La Corée du Nord ne dispose cependant pas de la technologie nécessaire pour transformer une fusée en missile balistique intercontinental (ICBM), a-t-il souligné.
La trajectoire de la fusée de dimanche est semblable à celle empruntée par l'engin de 2012, a ajouté le responsable sud-coréen. Les débris du premier étage de l'Unha-3 avaient été retrouvés par la Corée du Sud au large de sa côte occidentale. Cette fois-ci, la Corée du Nord semble avoir fait en sorte que ce premier étage explose en vol afin de couvrir ses traces techniques.
Les Etats-Unis et la Corée du Sud aux aguets. La présidente sud-coréenne Park Geun-Hye s'est entretenue avec son homologue américain Barack Obama. Les deux chefs d'Etat ont convenu "de faire en sorte que le Conseil de sécurité de l'ONU puisse adopter une résolution sur des sanctions fortes et efficaces", a expliqué la Maison-Bleue, la présidence sud-coréenne. Un projet de résolution rédigé par le Japon, la Corée du Sud et les Etats-Unis est débattu depuis le test nucléaire nord-coréen du 6 janvier mais la Chine, le principal allié de Pyongyang, traîne les pieds pour durcir les sanctions.