Le gouvernement grec a lancé dimanche la procédure parlementaire pour l'adoption, prévue d'ici vendredi, de nouvelles mesures d'austérité réclamées par les créanciers afin de poursuivre le renflouement du pays et alléger sa dette, a indiqué l'agence de presse grecque Ana.
Nouvelles hausses d'impôts et baisse des retraites. Le gouvernement a parallèlement révisé à la baisse ses prévisions de croissance pour 2017, à 1,8% du PIB contre 2,7% prévu par la loi de Finances et 2,1% par la Commission européenne, a précisé l'Ana. Le chiffre figure dans le projet de cadre budgétaire 2017-2021 déposé dans la nuit au Parlement avec le projet de loi sur le nouveau tour de vis budgétaire. Ce texte prévoit pour 2019 et 2020 de nouvelles hausses d'impôts, y compris pour les revenus à la limite du seuil de pauvreté, et baisses des retraites - les 14èmes depuis le début de la crise - d'un montant total de 4,5 milliards d'euros, selon l'Ana.
Vers un allègement de la dette. Leur adoption, prévue dans la nuit de jeudi à vendredi selon la présidence du Parlement, est réclamée par l'UE et le FMI pour poursuivre le versement au pays surendetté des prêts consentis en juillet 2015, et ouvrir la voie à un allègement de sa dette. A la traîne dans les sondages pour s'être finalement plié à la tutelle des créanciers, le gouvernement du Premier ministre de gauche Alexis Tsipras s'affirme convaincu de la cohésion de sa faible majorité (153 sièges sur 300). L'opposition de droite a indiqué qu'elle voterait contre ce programme. A l'issue de négociations acharnées, Alexis Tsipras a toutefois obtenu de le compenser par des mesures contre la pauvreté (cantines gratuites, crèches, allocations au loyer....) et de relance d'un montant budgétaire équivalent, qui doivent également être soumises au vote. Les principaux syndicats du pays n'en ont pas moins appelé à une grève générale mercredi.
L'Allemagne réticente. Alexis Tsipras s'est aussi engagé à ne pas mettre en oeuvre les nouvelles coupes si le pays n'obtenait pas en échange des mesures d'allègement de sa dette. Cette question, qui divise depuis des mois le FMI et Berlin, le premier plaidant pour un allègement substantiel face à une Allemagne réticente, a été au centre d'un entretien dimanche à Pékin entre la directrice du Fonds, Christine Lagarde et Alexis Tsipras.