Le gouvernement grec a publié samedi soir sur le site du ministère des Finances le texte du projet de loi qu'il compte faire débattre à partir de lundi au Parlement, et qui comprend les réformes prioritaires exigées par les créanciers.
Voté le 15 ou le 17 octobre. Cette loi-wagon en 27 pages et 19 articles, intitulée "Mesures pour l'application de l'accord sur les objectifs budgétaires et les réformes structurelles", porte sur des sujets aussi variés que les retraites, la répression de la fraude fiscale, l'organisation des chemins de fer, la taxation de l'agriculture ou la fabrication de la bière. Elle doit faire l'objet d'ici lundi d'une procédure de concertation avec les acteurs économiques et sociaux concernés. Elle sera ensuite examinée par le Parlement pendant trois jours à partir de lundi, avant une vote le 15 ou le 17.
Calendrier accéléré et... chargé. Le gouvernement utilise la procédure d'urgence, mais pas d'urgence absolue, avait souligné cette semaine la porte-parole Olga Gerovassili. Elle voulait ainsi calmer les critiques sur la manière dont le premier gouvernement de gauche radicale en Europe respecte avec zèle le calendrier serré demandé par les créanciers du pays, UE et FMI.
Élève très appliqué. Après des mois de discussions stériles avec ces créanciers après l'arrivée de Syriza au pouvoir en janvier, qui ont failli aboutir mi-juillet à une rupture entre la Grèce et la zone euro, le premier ministre Alexis Tsipras ne se départit plus depuis d'une attitude très pragmatique. Contraint désormais à accepter un troisième plan d'aide à la Grèce en cinq ans, d'un montant cette fois de 86 milliards d'euros, il semble avoir décidé d'avaler le plus vite possible cette pilule aux conséquences sociales amères pour ensuite espérer passer enfin à autre chose et faire sortir son pays de six ans de crise.