Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a annoncé mardi qu'il allait demander au parlement de voter l'interdiction des "réinstallations collectives" de migrants en Hongrie, dans la foulée de son référendum invalidé contre le mécanisme européen de répartition des réfugiés. Un amendement à la Constitution établira que "les réinstallations collectives sont interdites", a indiqué le chef de l'exécutif, précisant que le texte sera présenté au parlement d'ici lundi prochain pour un vote envisagé en novembre.
Le non aux réinstallations de réfugiés a recueilli dimanche 98,3%, mais avec seulement 40% de suffrages exprimés, ce qui a invalidé la consultation organisée par le Premier ministre. Vikor Orban ne cesse cependant de revendiquer une "large victoire" de son camp en raison du rejet des quotas de réfugiés. Le Premier ministre hongrois, à la rhétorique antimigrants décomplexée, est engagé dans un bras de fer avec l'UE sur cette question. Il a déposé un recours contre les quotas obligatoires, tout comme la Slovaquie, devant la justice européenne.
"Dictateur". L'amendement ne pourra être adopté qu'avec le soutien de deux tiers des députés mais le parti majoritaire Fidesz du Premier ministre devrait pouvoir compter sur le soutien du parti d'extrême-droite Jobbik. L'approbation finale du chef de l'Etat est également requise. Le chef du parti socialiste, dans l'opposition, a accusé Orban "de s'engager dans la voie des dictateurs" en voulant modifier la Constitution après un référendum invalide. Le Premier ministre a cependant précisé que l'interdiction ne serait pas rétroactive et ne concernerait pas le plan européen de répartition dans l'UE de 160.000 demandeurs d'asile adopté par les 28 il y a un an. Seuls de futurs transferts de réfugiés seraient interdits.
Le pays est censé accueillir 2.300 demandeurs d'asile en vertu de ce plan européen de répartition au départ de la Grèce et de l'Italie qui se met en place très lentement dans le reste de l'UE Les dirigeants européens ont régulièrement rappelé à Budapest que la répartition décidée en 2015 s'imposait à tous les Etats.