La correspondante en Chine de l'hebdomadaire L'Obs, Ursula Gauthier, expulsée de facto du pays suite à un article ayant déplu aux autorités chinoises, a quitté jeudi soir Pékin à bord d'un avion en route pour Paris. Le vol Air France 381, a bord duquel Mme Gauthier avait confirmé à l'AFP se trouver, devrait atterrir à 5h vendredi matin.
La France s'est mobilisée. La France a "multiplié les démarches" pour tenter de convaincre la Chine de renoncer à expulser la journaliste Ursula Gauthier, a déclaré jeudi le ministère des affaires étrangères, qui a été accusé d'inaction sur ce dossier. "Dès que la situation de Mme Gauthier a été connue, la France et ses partenaires de l'Union européenne avaient multiplié les démarches, à Paris comme à Pékin", écrit le ministère dans un communiqué transmis à l'AFP. Ont eu lieu: "deux démarches successives de notre ambassadeur à Pékin, trois démarches auprès de l'ambassadeur de Chine à Paris, une déclaration de l'Union européenne à Pékin, à notre initiative", détaille le ministère.
Une tribune a été publiée. Les responsables de plusieurs médias français ont publié mercredi une tribune dénonçant l'expulsion de la journaliste et la faiblesse de la réaction de la France, accusée de mener une "diplomatie de paillasson". Publiquement, le ministère des Affaires étrangères avait simplement "regretté" la décision de Pékin. Jeudi, il a réitéré ces regrets et appelé les autorités chinoises "à réexaminer la demande de Mme Gauthier afin qu'elle puisse revenir exercer sa mission en Chine". "La France rappelle son attachement au libre exercice du métier de journaliste partout dans le monde", ajoute le communiqué.
Mécontent d'un article du 18 novembre sur les Ouïghours musulmans, Pékin a refusé de lui délivrer une carte de presse, sésame indispensable pour renouveler son visa. Ursula Gauthier est le premier correspondant étranger en Chine à faire l'objet d'une mesure d'expulsion depuis celle en 2012 visant Melissa Chan, qui travaillait pour la chaîne de télévision Al Jazeera.