L'exhumation du dictateur espagnol Francisco Franco de son mausolée controversé ne sera pas suspendue comme le réclamait sa famille, farouchement opposée à ce processus. Lundi, la justice espagnole a rejeté cette demande, rapporte le quotidien espagnol El País. Elle avait demandé à la Cour suprême espagnole de suspendre provisoirement l'exhumation jusqu'à ce que le tribunal se prononce sur le fond de l'affaire, à savoir la légalité de ce transfert.
Transformer le mausolée en lieu de réconciliation. Le gouvernement socialiste espagnol souhaite retirer les restes du dictateur Franco de son mausolée de la "Valle de los Caidos", près de Madrid, pour les transférer dans un lieu plus discret et pour transformer le mausolée en lieu de "réconciliation".
La justice espagnole rejette la demande de la famille Franco de suspendre l’exhumation du dictateur https://t.co/SYZ16njCYs
— Henry de Laguérie (@henrydelaguerie) 17 décembre 2018
Un complexe monumental. La "Valle de los Caidos" est un complexe monumental commémorant la guerre civile que le dictateur espagnol (à la tête du pays de 1939 à 1975) avait imaginé et fait construire, à 50 kilomètres à l'est de Madrid. Il y est inhumé près de l'autel de la basilique surmontée d'une croix de pierre de 150 mètres de haut. Sa tombe toujours fleurie voisine avec celle du fondateur du parti fascisant de La Phalange, Jose Antonio Primo de Rivera.
Au nom d'une prétendue "réconciliation" nationale, Franco y avait par ailleurs transféré les restes de plus de 33.000 victimes - nationalistes et républicaines - de la guerre civile. Généralement sans même en avertir les familles et alors qu'entre 1941 et 1959, ce complexe fut en partie construit par des prisonniers républicains, contraints au travail forcé et parfois morts sur le chantier.