Le parquet de Tokyo a immédiatement réagi dans la nuit de mercredi à jeudi aux violentes critiques émises par Carlos Ghosn contre la justice japonaise lors de sa conférence de presse au Liban, les jugeant "unilatérales" et "inacceptables".
"Les allégations du prévenu Ghosn font abstraction de sa propre conduite et ses critiques unilatérales du système de justice pénale du Japon sont totalement inacceptables", ont écrit les procureurs dans un communiqué mis en ligne, une démarche rare de la part du parquet de Tokyo. "Le prévenu Ghosn ne peut que s'en prendre à lui-même d'avoir été arrêté et détenu pendant environ 130 jours, tout comme de la nécessité d'imposer des conditions à sa libération sous caution", ont estimé les procureurs japonais.
La fuite constitue un "mépris flagrant"
La fuite de Carlos Ghosn du Japon constitue "un mépris flagrant" de la loi japonaise "pour éviter (de subir, NDLR) les conséquences des délits qu'il a commis", ont-ils ajouté. La ministre japonaise de la Justice Masako Mori s'est aussi exprimée peu après la conférence de presse de l'ancien patron de Renault et Nissan. Carlos Ghosn "a critiqué le système judiciaire (japonais, NDLR) sous différents aspects de façon erronée. On ne peut pas arrêter quelqu'un sans un dossier dont la solidité est évaluée de façon indépendante par le juge", a insisté Masako Mori lors d'un point de presse nocturne retransmis par la chaîne de télévision publique NHK.
"Il est faux de dire que les droits humains ne sont pas respectés" par la justice japonaise, a-t-elle également répété. Le parquet de Tokyo s'est quant à lui redit "déterminé à se coordonner avec les autorités compétentes et à prendre toutes les mesures nécessaires en (son) pouvoir pour faire comparaître le prévenu Ghosn devant la justice au Japon".