La justice russe a ordonné lundi la suspension des activités des organisations liées à l'opposant emprisonné Alexeï Navalny, qui sont menacées d'être déclarées "extrémistes" et interdites.
La justice russe a ordonné lundi la suspension des activités des organisations liées à l'opposant emprisonné Alexeï Navalny, qui sont menacées d'être déclarées "extrémistes" et interdites. Cet infatigable militant anticorruption de 44 ans et ennemi juré du président Vladimir Poutine a lui mis un terme vendredi, après 24 jours, à sa grève de la faim en détention face à l'aggravation de son état de santé.
La mesure prise précède un procès pour "extrémisme" visant les structures de l'opposant. Dans ce cadre, une première audience préliminaire à huis clos a commencé lundi et une autre est prévue jeudi, a dit à l'AFP le tribunal municipal de Moscou. "Les activités des bureaux de Navalny et du Fonds de lutte contre la corruption (FBK) ont été immédiatement suspendues", a écrit sur Twitter Ivan Jdanov, le directeur du FBK, accompagnant son message de photographies de cette décision prise par le procureur dans l'attente de ce procès qui pourrait définitivement prohiber leurs activités.
L'Allemagne dénonce une décision "incompatible avec les principes de l'État de droit"
Un avocat proche de l'opposition, Vladimir Voronine, a précisé sur Twitter que le Parquet avait suspendu les bureaux régionaux de Navalny, tandis que la suspension du FBK doit encore être ordonnée par un tribunal lundi. L'Allemagne, qui exige comme de nombreuses autres capitales occidentales la libération de Navalny, a condamné une décision "incompatible avec les principes de l'État de droit".
Le bureau moscovite de Navalny a de son côté regretté sur Telegram "ne plus pouvoir travailler sous l'ancien format" du fait de cette décision. Cela serait trop dangereux pour nos employés et pour nos partisans", a-t-il poursuivi, tout en promettant qu'ils "continueront, à titre personnel, à lutter contre la corruption", contre le parti au pouvoir, Russie Unie, et contre le président Vladimir Poutine. "Ce ne sera pas facile de se battre, mais nous gagnerons absolument, car nous sommes nombreux et nous sommes forts", a assuré le bureau moscovite de l'opposant.