La maire de Rome, Virginia Raggi, ancienne étoile montante du Mouvement 5 étoiles (M5S, populiste) désormais très contestée, a été entendue jeudi par le parquet de Rome dans le cadre d'une affaire de corruption, tandis que la presse évoquait une étrange assurance-vie. Cette affaire empoisonne le M5S, qui pousse pour des élections législatives anticipées dans les prochains mois et voit son image de chevalier blanc de la politique fortement écornée.
L'embauche de Renato Marra. Virginia Raggi avait elle-même annoncé la semaine dernière avoir été convoquée dans le cadre d'une enquête pour corruption menée contre l'un de ses plus proches collaborateurs, Raffaele Marra, chef du personnel de la mairie, désormais en détention. Raffaele Marra est soupçonné d'avoir reçu de l'argent d'un entrepreneur immobilier en 2013, alors qu'il était chargé de la politique du logement sous l'ancien maire Gianni Alemanno (droite). Elue en juin 2016, Virginia Raggi s'était battue pour garder Raffaele Marra à ses côtés, affirmant que ses qualités professionnelles lui étaient indispensables. Elle avait aussi permis l'embauche de son frère, Renato Marra, au poste de directeur du tourisme, et c'est essentiellement sur cette embauche qu'elle devait être entendue.
Elle a toujours assuré avoir choisi Renato Marra en toute indépendance, alors que les messages récupérés par les enquêteurs semblent montrer que Raffaele Marra en avait été à l'origine.
Une assurance-vie de 30.000 euros. Mais jeudi soir, la presse italienne s'intéressait surtout à une information publiée par le magazine l'Espresso, évoquant une assurance-vie de 30.000 euros souscrite au nom de Virginia Raggi par l'un de ses anciens proches collaborateurs. Cette assurance-vie a été souscrite en janvier 2016 par Salvatore Romeo, que Virginia Raggi, élue en juin, a alors nommé chef du secrétariat politique de la maire en triplant son salaire.