Mercredi, les renseignements afghans avaient déclaré que le mollah Mohammad Omar était mort. Vendredi soir, c'est au tour de la Maison blanche de relayer la nouvelle. Elle a en effet indiqué que la communauté américaine du renseignement avait bien confirmé la mort de ce chef historique des Talibans. Les circonstances de ce décès restent cependant incertaines.
"Une chance". Sa mort, a précisé la présidence des États-Unis dans un communiqué, "représente une chance pour davantage de progrès sur la voie d'un Afghanistan stable et sûr". La présidence afghane a annoncé mercredi que le chef du régime des taliban était mort en avril 2013 dans un hôpital du Pakistan voisin. Son adjoint, Akhtar Mohammad Mansour, a été élu nouveau chef suprême des taliban, a-t-on appris jeudi auprès de deux commandants afghans, tandis qu'une nouvelle session de négociations de paix, prévue vendredi entre les insurgés et le gouvernement afghan, était reportée.
Une fin de vie dans la clandestinité. Né en 1959 ou 1960, passé par la lutte contre l'occupation soviétique, le mollah Omar avait dirigé l'Afghanistan entre 1996 et fin 2001 avant de fuir l'intervention militaire américaine consécutive aux attentats du 11-Septembre. Il n'était plus ressorti depuis de la clandestinité.
Déjà un successeur. C'est l'ancien bras droit du mollah Omar qui va lui succéder. Le mollah Akhtar Mansour a été désigné vendredi par les talibans comme leur nouveau dirigeant. "Après la mort (du mollah Omar), le conseil de direction et des dignitaires musulmans de tout le pays ont nommé son proche ami et ancien bras droit le mollah Akhtar Mansour à leur tête", ont expliqué les rebelles islamistes dans un communiqué. Mais cette première transition à la tête des talibans depuis 20 ans ne fait pas l'unanimité. Certains commandants lui préfèrent en effet le fils du mollah Omar, Yacoub, 26 ans, ou lui reprochent ses accointances avec le Pakistan voisin.
"La décision a été prise dans l'urgence et plusieurs membres du conseil, incluant trois membres fondateurs des talibans se sont opposés à la nomination d'Akhtar Mansour", a déclaré un membre de la "Choura de Quetta", organe central des talibans.