La Maison-Blanche va renouveler ses efforts pour relancer un processus de paix israélo-palestinien mis à mal par la décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël, ont affirmé vendredi de hauts responsables américains.
Selon ces responsables de la Maison-Blanche, cette relance diplomatique interviendra dès la semaine prochaine, dans un souci évident de faire retomber la tension après la décision ultra-controversée du président américain, qui a reçu une condamnation quasi-unanime sur la scène internationale et a ravivé les violences au Proche-Orient. À cet effet, les Américains fondent leurs espoirs sur la visite du vice-président Mike Pence, attendu mercredi à Jérusalem. "Ce voyage est en quelque sorte la fin de ce chapitre et le commencement du prochain chapitre. Nous continuons de nous concentrer sur le processus de paix et comment nous pouvons conduire cette situation vers une conclusion", a expliqué l'un des responsables sous couvert d'anonymat.
Une rencontre déjà refusée par Mahmoud Abbas. Mike Pence doit être rejoint par Jason Greenblatt, l'émissaire de Donald Trump pour le Proche-Orient, qui n'a pas rencontré ses interlocuteurs palestiniens depuis la décision présidentielle. Mais, signe que l'annonce du républicain le 6 décembre concernant Jérusalem a laissé des traces profondes, le président palestinien Mahmoud Abbas a d'ores et déjà décliné la rencontre. "Nous comprenons que les Palestiniens aient besoin d'un délai de réflexion, ce n'est pas un problème", a réagi un autre haut responsable américain. "Nous serons prêts quand les Palestiniens seront prêts à se réengager" dans les discussions, a-t-il insisté.
Washington ne se donne "aucune date limite" pour parvenir à un accord. La situation sur le terrain est pourtant très délicate: quatre Palestiniens ont été tués et des centaines d'autres blessés vendredi lors d'affrontements avec les forces israéliennes. Sur le plan diplomatique, Mahmoud Abbas a accusé Donald Trump d'avoir "offert Jérusalem en cadeau au mouvement sioniste" et estimé que les États-Unis n'avaient plus de rôle à jouer dans le processus de paix. Washington pourrait toutefois rajouter de l'huile sur le feu: "Nous n'envisageons pas un scénario dans lequel le mur des Lamentations ne ferait pas partie d'Israël", a affirmé le second responsable. La Maison-Blanche ne se donne "aucune date limite", dit-il, pour parvenir à un accord.