Il y a un an, le président américain Donald Trump annonçait le retrait des États-Unis de l'accord de Paris sur le climat. Il y a un, Emmanuel Macron lui répondait en lançant cette petite phrase : "Make our planet great again", détournant ainsi le slogan de campagne du candidat Trump ("Make America great again", rendons à l'Amérique sa grandeur, en français, ndlr).
À l'époque, la petite phrase du président français n'était pas passée inaperçue outre-Atlantique. Elle avait notamment été entendu par Michael Bloomberg, devenu en mars dernier envoyé spécial des Nations Unies pour la cause climatique. L'ancien maire de New York explique au JDD que si les États-Unis ont réussi à réduire leurs émissions de carbone ces dix dernières années, ce n'est pas grâce à Washington.
"Les villes ont compris qu'elles avaient la main". "À New York, on a pu réduire de 20% en six ans les émissions de gaz carbonique tout en relevant le niveau de qualité de l'air comme jamais depuis un demi-siècle", s'enorgueillit Michael Bloomberg. Farouche opposant au retrait américain de l'accord de Paris sur le climat, le milliardaire a mis la main à la poche en annonçant un chèque de 4,5 millions de dollars pour couvrir une partie de la part américaine pour 2018. "Les villes ont décidé de s'engager contre le réchauffement climatique lorsqu'elles ont compris qu'elles avaient la main deux principales sources de pollution au carbone : les transports et le logement", rappelle celui qui a administré New York de 2002 à 2013.
Pour les patrons, l'environnement "est un sujet de gestion de crise". Pour Bloomberg, préserver l'environnement est aussi une manière pour les entreprises de faire des économies. "Les sommes économisées [dans son entreprise, ndlr] ont permis d'embaucher des professionnels talentueux et désireux de construire un avenir plus sûr", explique Michael Bloomberg. "Les patrons considèrent le changement climatique comme un sujet de gestion de crise", affirme-t-il. "La majorité des chefs d'entreprises soutiennent le combat contre le changement climatique et cherchent même à montrer l'exemple", poursuit-il.
Encourager la coopération entre consommateurs, villes et entreprises. Michael Bloomberg en profite également pour annoncer que sa fondation, la Fondation Bloomberg Philantropies va aider le One Planet Summit, créé par Emmanuel Macron, pour organiser sa deuxième édition à New York. Le but : encourager la coopération entre consommateurs, villes et entreprises pour la préservation de l'environnement. "C'est aussi le but de la Coalition America's Pledge que notre Fondation dirige avec le gouverneur de Californie, Jerry Brown", précise l'envoyé spécial de l'ONU. "Tous ensemble donc, nous nous sommes engagés à obtenir que les États-Unis atteignent les objectifs fixés par l'Accord de Paris".