La Malaisie va expulser cinquante Nord-Coréens ayant dépassé la durée de validité de leur visa, dans une apparente exception à l'interdiction pour ces ressortissants de quitter le pays après l'assassinat de Kim Jong-Nam, a annoncé mardi le vice-Premier ministre.
Expulsés en dépit de l'interdiction.La mort il y a un mois à Kuala Lumpur du demi-frère du dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un, qui a succombé à un puissant neurotoxique, a entraîné une forte dégradation des relations diplomatiques entre la Malaisie et la Corée du Nord, qui ont interdit aux citoyens de l'autre pays de partir. Le vice-Premier ministre malaisien, Ahmad Zahid Hamidi, a cependant annoncé mardi à des journalistes que cinquante Nord-Coréens employés dans l'Etat de Sarawak, sur l'île de Bornéo, seraient expulsés en dépit de l'interdiction.
Tensions depuis la mort de Kim Jong-Nam. "Nous allons renvoyer à Pyongyang les travailleurs nord-coréens à Sarawak qui ont dépassé la durée de validité de leur visa" de travail, a-t-il ajouté, précisant que l'expulsion interviendrait "bientôt". Le responsable n'a pas expliqué pourquoi les autorités avaient décidé cette expulsion malgré l'interdiction faite aux Nord-Coréens de quitter le pays depuis la semaine dernière. La brouille entre la Malaisie et la Corée du Nord, qui entretenaient jusqu'alors des relations relativement cordiales, a commencé en février quand la police malaisienne a rejeté une demande de diplomates nord-coréens réclamant la remise à Pyongyang du corps de Kim Jong-Nam, mort le 13 février, tant qu'un membre de la famille ne se présenterait pas pour l'identifier formellement.
Les ambassadeurs expulsés. Les tensions se sont aggravées quand la Corée du Nord a multiplié ses critiques contre l'enquête malaisienne, accusant Kuala Lumpur de chercher à nuire au régime de Pyongyang. L'ambassadeur de Corée du Nord à Kuala Lumpur a été expulsé, et parallèlement, Pyongyang a ordonné l'expulsion de l'ambassadeur de Malaisie. Dès le début de l'affaire, la Corée du Sud a accusé le Nord d'avoir orchestré l'assassinat de Kim Jong-Nam, un critique du régime nord-coréen qui vivait en exil. Pyongyang dément farouchement en invoquant une crise cardiaque.