La Norvège s'est engagée vendredi à verser un peu plus de 100 millions d'euros sur trois ans à la lutte contre les violences sexuelles et sexistes dans les crises humanitaires, un fléau qui affecte des millions de victimes à travers le monde.
"La violence à caractère sexuel détruit les personnes"
En ouverture de la conférence internationale sur les violences basées sur le genre, le cheffe de la diplomatie norvégienne, Ine Eriksen Soreide, a annoncé que le pays allait verser 1 milliard de couronnes pour lutter contre les violences sexuelles d'ici 2021, soit environ 102,5 millions d'euros. "La violence à caractère sexuel et sexiste détruit les personnes, elle détruit les communautés locales et il est extrêmement difficile de réparer les dégâts", a annoncé la ministre, ce vendredi, à Oslo. "C'est pour cela qu'il faut faire plus en matière de prévention".
Une grande conférence pour éveiller les consciences
Coorganisée par la Norvège, l'Irak, la Somalie, les Émirats Arabes Unis, l'ONU et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), la conférence d'Oslo vise à éveiller les consciences et à lever des fonds. En plus du versement norvégien, les Émirats Arabes Unis se sont engagés à donner 10 millions de dollars dans cette lutte. Selon le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, Mark Lowcock, 660 millions de dollars sont nécessaires cette année pour financer les programmes de lutte contre les violences sexuelles.
"Quand j'ai commencé à travailler dans les crises humanitaires à travers le monde il y a plus de 35 ans, personne ne parlait de la violence à caractère sexuel et sexiste. Ce n'est pas parce qu'il n'y en avait pas. Il y en avait. Mais c'était une horreur cachée", a confié Mark Lowcock. "Une des choses les plus importantes que l'on puisse faire est de braquer une lumière éclatante sur ce problème". Une femme sur trois dans le monde subit au cours de son existence des violences sexuelles ou sexistes, selon les estimations de l'ONU. Celles-ci touchent aujourd'hui 140 millions de personnes, dont environ 35 millions de femmes et filles en âge de procréer.