L'ONU va autoriser jeudi les Palestiniens à faire flotter leur drapeau au siège de l'organisation à New York. C'est une nouvelle étape dans l'intense campagne diplomatique qu'ils mènent pour faire reconnaître leur Etat.
Peu d'incertitude sur le vote. Une résolution en ce sens devait être soumise à 15 heures locales à l'Assemblée générale de l'ONU et son adoption est une formalité, estiment des diplomates. Les seules incertitudes portent sur l'ampleur du soutien que lui accordera l'Assemblée. La résolution, dans son détail, demande que les drapeaux des Etats non membres de l'ONU ayant statut d'observateur soient "hissés au siège et dans les bureaux des Nations unies après ceux des pays membres". Seuls les Palestiniens et le Vatican ont ce statut.
Comme par hasard, la résolution donne aussi vingt jours à l'ONU pour se préparer à hisser le drapeau palestinien, ce qui coïncidera avec la venue à New York du président palestinien Mahmoud Abbas. Celui-ci doit participer à la session annuelle de l'Assemblée générale et à un sommet sur le développement durable. Il doit aussi prononcer un discours devant l'Assemblée le 30 septembre.
L'Europe, un vote commun ? Divisés, les Européens cherchaient toujours mercredi à s'entendre sur une position commune lors du vote et pourraient s'abstenir en bloc, selon des diplomates. La Suède, expliquait l'un deux, a reconnu l'Etat palestinien et est tentée de voter pour mais on voit mal l'Allemagne aller à l'encontre des intérêts d'Israël. Les Etats-Unis sont eux aussi opposés à la résolution.
"Mesure symbolique". Quand la Palestine est devenue un "Etat observateur non membre" de l'ONU le 29 novembre 2012, ce vote historique a été acquis par 138 voix pour, 9 contre et 41 abstentions parmi les 193 pays membres de l'Assemblée. Les Palestiniens se démènent depuis plusieurs semaines pour réunir "le plus de votes possibles", souligne leur représentant à l'ONU Riyad Mansour. Il s'agit "d'une mesure symbolique", reconnait-il. Mais elle offrira aux Palestiniens une "lueur d'espoir" au moment où le processus de paix avec Israël est dans une impasse.