Pour la deuxième étape de l'odyssée du souverain pontife de 87 ans, le pape François est arrivé ce vendredi en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Douze jours, quatre pays et 32.000 kilomètres, ce voyage dans le troisième plus grand État insulaire du monde, qui ne compte qu’un quart de catholiques parmi sa population, a surpris certains spécialistes du Vatican, mais permet au pape d’affirmer de nouveau ses positions.
"On a l'impression qu'il choisit la difficulté"
La périphérie de la périphérie. François est fidèle à lui-même : loin de l’Europe, proche des plus pauvres, observe Jean-Louis Schlegel, sociologue des religions. "Il a dit au début de son pontificat qu'il fallait que l'église aille en périphérie. C'est comme si elle devait se laisser enseigner par le plus lointain, il y a quelque chose comme ça chez lui, on a l'impression qu'il choisit la difficulté", indique-t-il.
Un message de paix
Le pape François se déplace ici pour apporter un message de paix et de développement économique et social. Il se rendra tout d'abord à Port Moresby, la capitale, à feu et à sang en janvier dernier lors d’émeutes qui ont fait 22 morts. Le souverain pontife montera ensuite dans un avion militaire australien pour se rendre à Vanimo, une presqu’île côtière, aux confins du pays mais surtout frontalière avec la Papouasie indonésienne, comme l'explique Christophe Roucou, prêtre et directeur des études dans un institut théologique au Maroc.
"Je pense que le sens, c'est non seulement de parler aux chrétiens qui sont là, mais aussi d'envoyer un message. De l'autre côté de la frontière, les populations d'origine [les Papous] deviennent minoritaires, sont colonisées et exploitées pour leurs richesses minières", indique-t-il. Les papous chrétiens d'Indonésie viennent de lancer un SOS au chef religieux.