Les policiers macédoniens à la frontière gréco-macédonienne d'Idomeni ont tiré dimanche des gaz lacrymogènes contre des centaines de migrants qui tentaient de forcer le grillage frontalier, a-t-on appris de source policière grecque. "Des dizaines" d'entre-eux ont été blessés, selon Médecins sans frontières. Un peu plus tard dans la journée, le bilan s'est précisé, l'association parlant d'au moins "260 migrants blessés"
Frontière fermée depuis début mars. L'usage des gaz lacrymogènes a commencé lorsqu'en fin matinée, certains des migrants rassemblés pour réclamer "l'ouverture de la frontière", fermée depuis début mars, ont tenté de forcer le grillage, selon la source policière. Certains migrants se sont évanouis à la suite de ces incidents et ont été secourus par des ONG du camp d'Idomeni, selon la même source et la télévision publique grecque Ert.
Démenti de la police. La police macédonienne a confirmé les incidents à la frontière mais a démenti avoir fait usage de gaz lacrymogènes, indiquant que "c'était la police grecque qui l'avait fait". "C'est calme du côté macédonien", a indiqué un haut responsable de la police macédonienne.
Manifestations quotidiennes. Plus de 11.000 migrants et réfugiés campent depuis un mois et demi à Idomeni dans des conditions misérables. Ils manifestent quasi quotidiennement pour l'ouverture de la frontière, fermée à la suite du verrouillage de la "route des Balkans", empruntée auparavant par les migrants à destination des pays du nord de l'Europe. Ils ont à nouveau ont manifesté, dimanche matin, à la suite des rumeurs circulant ces derniers jours selon lesquelles la Macédoine allait rouvrir la frontière.
Les tentatives du gouvernement grec pour convaincre les migrants d'Idomeni de quitter les lieux et être transférés dans des centres d'accueil avoisinants n'ont pas pour le moment eu les résultats attendus, les migrants préférant rester dans le camp, en espérant toujours l'ouverture de la frontière. Le 29 février, la police macédonienne avait (déjà) fait usage de gaz lacrymogènes lors d'une ruée en masse de migrants qui avaient tenté de franchir la frontière.