L’accélération ces dernières semaines de la circulation du coronavirus en France inquiète au-delà de nos frontières. Depuis le 24 août 2020, l’Île-de-France et la Provence-Alpes-Côte-d'Azur sont considérées comme "zones à risque" par les autorités allemandes. Les voyageurs en provenance de ces régions doivent se soumettre, sur le sol allemand, à un test de dépistage et à une quarantaine de deux semaines. Berlin semble ainsi emboîter le pas à Londres, qui impose depuis le 15 août une période d’isolement à tous les voyageurs français. Mais pour l’heure, les "mesures de réciprocité" envisagées par la France ne visent que ses voisins d’outre-Manche.
"Le Royaume-Uni est dans une situation différente. Il est en train de quitter l’Union européenne. Il a une approche beaucoup plus politique de cette gestion de crise, moins sanitaire et scientifique", a estimé vendredi au micro d’Europe Matin Clément Beaune, le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, chargé des Affaires européennes". Est-ce à dire que Londres a d'abord pris une décision politique contre Paris en imposant une quarantaine à l'ensemble des Français qui arrivent au Royaume-Uni ? "Je le crois en partie", répond Clément Beaune, qui salue la décision allemande de ne cibler que les voyageurs en provenance de régions à risque.
"Il n’y a pas de bonne coopération européenne"
"Il y a une différentiation, y compris au sein des pays. On n’applique pas les mêmes mesures quand il n’y a pas les mêmes risques", estime ce responsable gouvernemental. "Les Britanniques, sans crier gare, ont placé toute la France en zone rouge", s'agace-t-il. "Nous n’avons pas été prévenus, il n’y a pas de bonne coopération européenne", déplore Clément Beaune, tout en précisant que des discussions sont en cours avec Londres autour de cette mesure.