Un enfant de 6 ans souffrant d'une leucémie est mort jeudi à Monza, dans le nord de l'Italie, des suites d'une rougeole, ont annoncé les autorités en plein débat sur l'obligation de vaccin pour l'inscription à l'école.
43% des cas européens en Italie. Selon l'Institut supérieur de la santé (ISS), l'Italie est confrontée à une forte poussée de rougeole, avec au moins 3.074 cas recensés depuis le début de l'année, dont 40% ont dû être hospitalisés. Mardi, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait relevé que 43% des cas recensés cette année en Europe l'avaient été en Italie.
"Seule l'immunité de groupe aurait pu le sauver". Le petit malade est le premier décès enregistré dans la péninsule. Il avait 85% de chances de guérir de sa leucémie, mais ni lui si ses frère et sœur n'étaient vaccinés contre la rougeole, par choix des parents, a expliqué dans un communiqué Giulio Gallera, chargé de la Santé au conseil régional de Lombardie (nord). Hospitalisé en soins intensifs depuis mars après avoir probablement été contaminé au sein de sa famille, l'enfant a succombé à des complications pulmonaires et cérébrales. "Seule l'immunité de groupe aurait pu le sauver", a insisté Giulio Gallera, alors que le gouvernement a adopté en mai un décret-loi rendant obligatoire 12 vaccins, dont celui de la rougeole, au nom de la protection de ceux qui, pour des raisons de santé, ne peuvent pas être vaccinés.
Statistiques. Après avoir dépassé les 90%, le taux d'enfants de deux ans vaccinés contre la rougeole en Italie a chuté à 85,3% en 2015, alors que l'OMS recommande un taux de 95% pour empêcher la circulation de ce virus très contagieux. "La science est inexorable dans sa capacité prédictive", a réagi sur Twitter Walter Ricciardi, président de l'ISS. "Chaque 8 cas de rougeole, une otite. Chaque 15 cas, une pneumonie. Chaque 1.500 cas, une encéphalite. Chaque 3.000 cas, un décès".