Quatrième plus gros pollueur de la planète, la Russie de Vladimir Poutine assure pourtant prendre très au sérieux le réchauffement climatique. Le président russe, grand absent de la COP26 de Glasgow, a reconnu l'an dernier que dans ce pays, ce phénomène "est plus de deux fois et demi plus rapide que le réchauffement global". Si ce constat n'a pas suffi à Vladimir Poutine pour s'en rendre en Écosse, c'est peut-être parce que sa prise de conscience reste assez récente.
L'alerte a sonné en Sibérie en mai 2020, lorsqu'une cuve de pétrole s'est effondrée. La raison : le permafrost, un sol gelé en permanence, s'est ramolli à cause de la chaleur anormale. Depuis, les autorités ont recensé les zones menacées. Le constat est terrible : 40% des infrastructures industrielles construites sur le permafrost sont endommagées. Le coût des réparations est estimé à 59 milliards d'euros.
"Revoir les règles de construction"
Dans la ville de Iakoutsk par exemple, en Sibérie orientale, seuls 40% des 1.000 immeubles d'habitation sont encore en bon état. Pour un architecte de la région, il faut revoir les règles de construction. "Jusqu'à présent pour un immeuble de cinq étages, la loi exigeait des fondations de huit mètres de profondeur", précise l'architecte russe. "Maintenant, il faut construire différemment."
Vladimir Poutine a ordonné la création d'un système de surveillance du permafrost. Mais, ironie de la situation, dans ces régions glacées, la solution trouvée par Gazprom pour préserver certains champs gaziers est de construire un réseau de tuyaux souterrains pour refroidir le sol en permanence.