Une explosion dans le métro de Saint-Pétersbourg a fait onze victimes et blessé une quarantaine d'autres personnes, lundi. Si l'attentat n'a toujours pas été revendiqué, "on ne peut plus exclure l'hypothèse d'un attentat télécommandé par l'Etat islamique depuis ses bases arrière en Syrie ou en Irak", affirme Didier François, grand reporter à Europe 1, spécialiste des questions de terrorisme. Au mois de septembre dernier, Daech avait clairement appelé à frapper la Russie, faisant monter d'un cran la menace d'une attaque.
Une cellule démantelée à Moscou et Saint-Pétersbourg en novembre. Depuis, "le service fédéral de contre-terrorisme, le FSB, a travaillé d’arrache-pied sur cette menace et a démantelé à la mi-novembre, une cellule de l’Etat Islamique en possession d’armes et d’explosifs à Moscou, mais aussi à Saint-Pétersbourg" relate Didier François. Lors de ce coup de filet, dix terroristes avaient été arrêtés : "Ils étaient tous originaires d'Asie centrale, ce qui est également le cas du principal suspect du dernier attentat puisqu'il s'agirait d'un terroriste kirghiz", selon les informations communiquées mardi matin par les enquêteurs.
Un cadre de Daech d'origine russe. Le FSB avait, par ailleurs, mis hors d'état de nuire une seconde cellule le 29 janvier dernier. "Celle-ci était en lien direct avec un chef djihadiste d’origine russe, un certain Ahmed Tchataev, dit le Manchot, précise Didier François. Il serait un cadre de Daech." La Russie est donc très clairement dans le viseur de l'Etat islamique, principal point de destination des quelques 7.000 ressortissants de l'ex-URSS, dont environ 2.900 Russes, ayant rejoint les groupes djihadistes en Irak et en Syrie.