Le fondateur australien de Wikileaks Julian Assange a rendu public jeudi des éléments de son dossier médical révélant que sa santé mentale risquait de "se détériorer" s'il reste dans l'ambassade d'Equateur où il vit reclus depuis juin 2012.
Un rapport de 27 pages. Il a dévoilé sur le compte Twitter de Wikileaks ce rapport de 27 pages daté du 10 novembre 2015 détaillant les conséquences de sa vie recluse dans l'ambassade, sans possibilité de sortir, à la veille d'une décision de la cour d'appel de Stockholm sur le mandat d'arrêt qui pèse sur lui et afin, dit-il, d'inciter Hillary Clinton et Donald Trump à publier leur bilan de santé. "La santé mentale de Julian Assange risque très probablement de se détériorer avec le temps s'il reste dans la situation actuelle", conclut ce rapport qui fait aussi état de problèmes à l'épaule.
Julian Assange a également rendu public mercredi un rapport de son médecin datant du 8 décembre 2015 dans lequel il est indiqué qu'il souffre de douleurs à l'épaule qui se sont "considérablement aggravées" et ne peuvent plus être calmées par des analgésiques disponibles dans le commerce. "Il est probable qu'il s'agisse d'un état chronique évolutif dans lequel la restriction de mouvement et la douleur risquent de s'accroître sans traitement", écrit le médecin dont le nom est masqué.
Le premier rapport recommandait la réalisation d'une IRM de l'épaule dans un hôpital, un acte qui n'a pu être réalisé du fait de sa situation. Du côté des dents, une visite à l'ambassade datant du 8 mai 2015 a révélé une dent cassée qui risquait de s'infecter sans traitement. Le dentiste précise avoir soigné "temporairement" la dent mais recommande des soins de dévitalisation ou d'extraction en cabinet au plus vite.
Un mandat d'arrêt. L'Australien est sous le coup d'un mandat d'arrêt dans le cadre d'une enquête pour viol, après la plainte déposée par une Suédoise en 2010. Assange nie les faits, dénonçant une manoeuvre pour l'extrader vers les États-Unis qui veulent le juger pour la diffusion d'informations secrètes. Celui qui a diffusé depuis 2010 plus de 250.000 documents révélant les dessous de la diplomatie américaine a demandé l'asile à Quito pour échapper à une extradition vers la Suède, craignant d'être ensuite renvoyé vers les États-Unis.
La cour d'appel de Stockholm doit se prononcer vendredi sur le mandat d'arrêt à son encontre, alors qu'Assange invoque une décision d'un groupe de travail de l'ONU qui en février l'a estimé victime d'une "détention arbitraire".