La Sierra Leone a renoncé à vendre pour la première fois sur son sol un diamant de taille exceptionnelle après des enchères décevantes, et décidé de le commercialiser à Anvers, plaque tournante du marché mondial des pierres précieuses. Cette vente à Freetown d'un diamant de 709 carats, la plus importante découverte en Sierra Leone depuis près d'un demi-siècle, devait marquer une rupture avec le trafic des "diamants du sang" pendant la guerre civile (1991-2002).
Jusqu'à 7 millions d'euros.Mis au jour en mars dans la province diamantifère de Kono, dans l'est du pays, par des employés d'une entreprise de prospection minière appartenant à un pasteur évangélique, Emmanuel Momoh, ce diamant serait entre le 10e et le 15e plus gros jamais trouvé dans le monde, selon des experts. Les enchères à la Banque centrale, où la pierre a été placée par son propriétaire, avaient déjà été reportées le 5 avril en raison de la faiblesse des offres reçues. La meilleure offre jeudi, de 7,7 millions de dollars (quelque 7 millions d'euros) a été faite par un citoyen britannique, Ziad al-Ahmadi, pour le compte de la société spécialisée RayDiam, installée à Anvers en Belgique.
L'estimation n'a pas été atteinte. Plusieurs autres entreprises du secteur ont également enchéri, de 2 millions à 5,2 millions de dollars (de plus de 1,8 million à près de 4,8 millions d'euros). Mais aucune enchère n'ayant atteint l'estimation minimale fixée par le gouvernement - dont le montant n'a pas été communiqué - celui-ci a décidé de le commercialiser à Anvers, dans l'espoir d'obtenir un prix supérieur. "Nous allons vendre le diamant en Belgique, à Anvers, pour obtenir le meilleur prix, dans les prochaines semaines", a déclaré le directeur général de l'Agence nationale des Mines (NMA), Sahr Wonday. Le futur propriétaire devra verser 4% du produit de la vente en taxes au gouvernement, sans compter d'éventuels impôts sur le revenu.