La justice américaine a largement confirmé jeudi en appel la suspension du décret anti-immigration du président Donald Trump, lui infligeant un nouveau camouflet sur l'une de ses mesures les plus controversées. "Nous avons gagné", a tweeté Omar Jadwat, l'avocat des associations qui soutenaient que Donald Trump avait volontairement visé les musulmans dans son décret, violant ainsi la Constitution.
Une discrimination religieuse. "Le Congrès a accordé au président un large pouvoir pour interdire l'entrée des étrangers, mais ce pouvoir n'est pas absolu", a écrit dans la décision le juge Roger Gregory, président de la cour d'appel de Richmond. Ce pouvoir "ne peut être incontrôlé quand, comme en l'espèce, le président y a recours à travers un décret qui porte des conséquences dommageables irrémédiables pour des personnes dans tout le pays", ajoute l'arrêt. La Constitution des États-Unis interdit la discrimination religieuse et, pour les opposants au décret, l'animosité de Donald Trump vis-à-vis de l'islam ne faisait aucun doute.
La "justice politisée". C'est ce qu'ils avaient plaidé le 8 mai dernier lors d'une audience solennelle devant la cour d'appel fédérale de Richmond, capitale de la Virginie. Le fameux décret, ainsi que sa deuxième mouture, avaient été bloqués par les tribunaux en février et mars. Deux suspensions dénoncées par Donald Trump comme symptomatiques d'une "justice politisée".